Le féminisme qui fait des bulles.


De quoi va-t-il encore nous parler? De cette ridicule écriture inclusive, complètement "à côté de la plaque" selon l'éminent linguiste Alain Rey*, père du Petit Robert, et qui va ajouter des problèmes pour des enfants qui déjà "ont du mal à maîtriser l'orthographe traditionnelle"? Du dernier délire d'après-fumer des élus écolos du conseil municipal de Paris qui souhaitent, très sérieusement**, que les Journées du Patrimoine soient rebaptisées en "Journées du Matrimoine et du Patrimoine"?
Rien de tout ça, c'est d'un autre gadget féministe qu'il va être question, mais autrement plus pétillant.


Ainhoa Ocio, ingénieur.e (pour rire…) chimiste, et Jone Conde, publicitaire (ci-dessous), ont créé, avec succès, la bière Gastheitz. Son nom est un hommage (en basque ancien) à leur ville de Vitoria, capitale administrative du Pays basque.
Les deux brasseuses (ça se dit?) rappellent qu'à l'origine de la bière, il y a sept-mille ans, en Mésopotamie et à Sumer, "c'étaient les femmes qui étaient chargées de fabriquer cette boisson". Pourtant, et il est difficile de ne pas leur donner raison, l'univers de ce produit est envahi par les stéréotypes masculins,. Et encore plus en Espagne où, "en caricaturant, disent-elles, le buveur de bière est un homme de Cro-magnon vautré des heures sur le canapé en regardant du football".


Les deux Basques ont dont décidé de surfer sur la vague de la bière artisanale (dont les ventes sont colossales en Espagne) pour donner une image différente à leur boisson favorite, moins macho. Il s'agit d'une Golden Ale, blonde légère, avec des notes fruitées marquées. Ne demandez pas si cela correspond au "goût féminin", ce qui est sûr, c'est qu'elle plaît, en priorité donc aux femmes***, mais ça évidemment, c'est peut-être davantage du marketing que de l'organoleptique.


Au passage, les deux jeunes femmes ont voulu ancrer leur bière dans la culture, et l'agriculture de leur région, l'Álava, dont les habitant.e.s des environs de Vitoria sont surnommé.e.s les patateras et les patateros. Fière, donc, du fleuron de la production locale, la Gastheitz est brassée à partir de fécule de pomme de terre, basque évidemment.




* Lire ici son entretien au Figaro.
** Un gag raconté dans cet article d'Europe1.
*** Les femmes dont on se gardera bien de mépriser le palais, dont vous savez sûrement qu'il est plus précis que le palais masculin, pour des raisons désormais expliquées par les scientifiques. J'en avais parlé dans cette chronique.


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