Un grand banquet !
C'était hier, sur la plaza mayor de Madrid. C'est vrai qu'elle a de l'allure cette place avec, en bas, ces ruelles qui dégoulinent vers la fête, vers les tapas, vers le vin à profusion jusqu'à des heures où l'on oublie l'heure. Elle commence de fêter ses quatre cents ans, et on en oublierait presque qu'elle fut aussi la place du bourreau, des bûchers, des hurlements des suppliciés de l'Inquisition.
Hier, c'est avec sa tradition joyeuse qu'elle a renoué, celle des corridas et de la foule en liesse. Main dans la main, une cinquantaine de restaurateurs de Madrid et de Barcelone y ont organisé un grand banquet ibère. On y a mangé des garbanzos, des pois chiches castillans et des mongetes, des haricots catalans, du chorizo et de la butifarra.
Le maire de Madrid, Manuela Carmena, était là, tout sourire. Son homologue barcelonaise, Ada Colau, non, sûrement trop occupé à mitonner une cuisine politicienne dont les effluves commencent à déranger. Peu importe les fâcheux, l'idée était de renouer des liens qui, chez les gens intelligents, éclairés, ne se sont jamais distendus. Des chanteurs, Serrat en tête, des gens de la télé, des écrivains, des gourmands, madrilènes, catalans, basques, andalous… c'est juste la communion des agapes que l'on célébrait. De l'escalivada, du cocido, de la crème catalane, et du vin bien sûr, priorat et vins des montagnes environnantes mélangés.
Plus souvent, les cons, les atrabilaires, les égoïstes, les aigris, les cocus, devraient se mettre à table.
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