Le vigneron sans nez.


C'est une histoire courte, aussi triste qu'incroyable. Vous m'excuserez de laisser son héros anonyme, mais cela me semble être un minimum. Sans compter qu'il y a là-dedans une part de secret médical. Et un aspect commercial.
On y parle d'un vigneron, réputé, en tout cas dans le Mondovino branché. Il y a quelque temps, le sort le frappe: un accident. Il s'en sort, mais avec d'importantes lésions faciales, au niveau du nez. Pas grave, me direz vous, un nez (j'en sais quelque chose), ça se répare. Sauf qu'au passage, il perd l'odorat, et même l'autre sens qui y est lié, le goût. "Anosmie totale, probablement irrémédiable, et agueusie" tranchent froidement les médecins. Pour un vigneron (un vigneron, pas un viticulteur!), c'est évidemment catastrophique, rédhibitoire. Beethoven était sourd, cependant la musique s'écrit plus facilement que le vin.
Pourtant, miraculeusement, ses cuvées continuent de sortir, et ses fans de s'extasier. "Il a un assistant qu'il a formé, et qui a pris le relais" m'a-t-on expliqué. Pourquoi pas… 
Mais vraiment, cette histoire me terrifie, j'en ai fait des cauchemars.


L'illustration de ce billet est l'œuvre du dessinateur Julien Billaudeau. Son site ici.

Commentaires

  1. Un ami dirigeait un beau domaine dans le sud. Il a perdu l'odorat d'un coup. Il ne boit plus de vin et s'est recyclé dans le nucléaire. Le vin a perdu un grand bonhomme ce jour-là. Ma grand-tante était anosmique et agueusique. Elle cuisinait pourtant merveilleusement et assaisonnait parfaitement ses plats. Un miracle.

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