Indispensable Rabelais.
On ne gagnera pas la guerre avec des livres, il faudra malheureusement que le sang, les larmes coulent. Mais dans les périodes dures qui s'annoncent, rien n'est plus utile pour renforcer l'âme que d'en lire ou relire certains. Ceux qui fondent nos valeurs, à l'image de l'œuvre de Rabelais. On notera qu'il l'a a écrit en des temps où d'autres extrémismes, d'autres délires religieux mettaient en péril l'intégrité de la France.
L'autre jour, à la sortie de Chinon, j'ai eu la chance de me ressourcer au berceau du géant ligérien, à La Devinière, le sublime hameau où François Rabelais a vu le jour. Cet écrivain a ceci de particulier, la distance temporelle aidant, qu'on l'identifie totalement à ses personnages. Il est d'autant plus émouvant, donc, de revenir à l'homme, de gravir, dans la petite maison du haut, le modeste escalier extérieur qui conduit à sa chambre. De comprendre aussi comment d'ici, de ce petit coin de campagne ligérienne est né un message d'universalité.
Rabelais, c'est aussi, évidemment, le manger et le boire. Le refus absolu de la lésine, la ripaille comme une irrévérence, comme une contestation de l'extrémisme religieux qui se manifeste en Europe. Et c'est le vin, celui des vignes de La Devinière dont j'ai bu le cabernet-franc (du chinon désormais*) à grosses lampées. Car, comme il se doit, le sage vivait au milieu des vignes, sa maison solidement plantée dur d'impressionnantes caves de tuffeau, fraîches jusqu'au cœur de cet été 2016 torride.
Laissons donc les mots, les nôtres. Place aux siens, à ses actes aussi, aux images. La Devinière, magnifiquement restaurée, des caves aux greniers, est une magnifique construction humaine, d'une ruralité intelligente, cohérente qui n'est pas sans rappeler la philosophie agricole qu'Olivier de Serres viendra théoriser quelques dizaines d'années après Rabelais.
Rabelais, c'est aussi, évidemment, le manger et le boire. Le refus absolu de la lésine, la ripaille comme une irrévérence, comme une contestation de l'extrémisme religieux qui se manifeste en Europe. Et c'est le vin, celui des vignes de La Devinière dont j'ai bu le cabernet-franc (du chinon désormais*) à grosses lampées. Car, comme il se doit, le sage vivait au milieu des vignes, sa maison solidement plantée dur d'impressionnantes caves de tuffeau, fraîches jusqu'au cœur de cet été 2016 torride.
Le vin, le rire, l'énergie…
N'hésitez pas dès que vous passez vers Chinon d'aller saluer Rabelais, de gravir les marches, de pousser la porte de son univers et de vous imprégner de sa libre-pensée, de son humanisme. Dans cette France recroquevillée, menacée par de nouveaux puritanismes, de nouveaux moralismes, de nouveaux rigorismes, cela me semble salutaire.
* Dans un décret paru début septembre, la belle appellation Chinon accueille huit nouvelles communes, dont Seuilly où se trouve le hameau de La Devinière. Le Clos La Devinière, dont j'ai beaucoup aimé le 2010, sera donc désormais un chinon, ce qui n'est, historiquement et géologiquement, que justice.
N'hésitez pas dès que vous passez vers Chinon d'aller saluer Rabelais, de gravir les marches, de pousser la porte de son univers et de vous imprégner de sa libre-pensée, de son humanisme. Dans cette France recroquevillée, menacée par de nouveaux puritanismes, de nouveaux moralismes, de nouveaux rigorismes, cela me semble salutaire.
* Dans un décret paru début septembre, la belle appellation Chinon accueille huit nouvelles communes, dont Seuilly où se trouve le hameau de La Devinière. Le Clos La Devinière, dont j'ai beaucoup aimé le 2010, sera donc désormais un chinon, ce qui n'est, historiquement et géologiquement, que justice.
Très beau.
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