Copains comme coquins.


On ne va pas revenir sur les petites magouilles (visiblement à répétition) de cette petite blogueuse toulousaine prise la main dans le sac. Son histoire n'a d'intérêt qu'en tant qu'exemple, malheureusement banal, d'un microcosme, le Mondogastro, totalement rongé, pourri par la connivence et ce qu'il faut bien appeler la corruption. Côté liquide, d'ailleurs, ce n'est guère mieux qu'au niveau solide, le Mondovino cultive lui aussi avec ferveur sa consanguinité. 
Exemple banal, disais-je, il suffit de voir ce qui est sorti depuis cette "affaire", on a lâché les chiens, et les langues ce sont déliées. Sur les pratiques douteuses de cette pauvre Justine*, mais aussi sur ce qu'il convient d'appeler la prostitution de pas mal d'intervenants du secteur. Ainsi, ce duo franco-italien qui sévit à l'enseigne de Map & Fork, "le magazine du voyageur", et qui, à Toulouse encore, envoie le courrier ci-dessous au restaurant Solilesse**. On notera au passage que les restaurateurs ne sont pas les seuls à tomber dans le panneau du "media kit" prévu à cet effet puisque les deux zigotos prennent soin de préciser qu'ils débarquent d'une "visite dans le Lot voisin", assistés par le comité du tourisme". Je vous laisse donner à la notion d'assistance la valeur qui lui convient…


Quitte à me répéter (je l'avais rappelé à propos du cas de la pauvre Justine), le Mondogastro n'a pas attendu Internet et les blogs pour que se développent ce genre de turpitudes. Les médias classiques ont déjà dans leurs tiroirs ce qu'il faut de margoulins, de publi-reporters patentés, déjeuneurs et voyageurs de Presse. Ils ont d'ailleurs généreusement œuvré pour la décrédibiliser.
Bien sûr, pour que la sauce prenne, qu'on arrive à vous faire passer les merles pour des grives, il est important que s'installe l'ignorance. Et là aussi, on est comblé, la génération Nutella ne nous déçoit pas. Passé l'instagrammage d'assiette fleurie, le niveau est exactement où il convient qu'il soit: au ras des pâquerettes. Pour la bonne bouche, je vous laisse découvrir mon fou-rire du week-end, nous sommes encore dans la Ville rose (décidément…), face à une coupure du magazine Midi gourmand adossé, via Midi Libre, au puissant groupe régional La Dépêche du Midi. Le journaliste ne signe pas sa prose, mais c'est forcément un spécialiste puisqu'il n'omet pas d'utiliser le mot essentiel, omnivorien, la "scène gastronomique" toulousaine***, ce mot de marchands de fringues qui donne toute sa saveur à la métronomie moderne. Tous les autres poncifs sont au rendez-vous mais vraiment, la "volaille de Brest" de la conclusion m'a fait rêver. Va savoir, inconsciemment, peut-être l'érudit plumitif fantasmait-il sur le jus brun, viandu, des fantastiques Coucou-de-Rennes de La Ferme de La Ruchotte****… 


Alors, me demandez-vous, amis, quelle est la solution? Comment échapper aux escrocs et/ou aux ignares, à ces pieds-nickelés du foodisme, aux copains et aux coquins? Faut-il se résoudre à se jeter dans les bras de l'ignoble Trip Advisor, celui qui sacre des tables imaginaires?
Bien sûr que non! Pour éclairer encore davantage votre lanterne sur cette poubelle à vomissures, je vous offre une petite documentation. Il s'agit d'une offre de service, telle que des sociétés spécialisées les font parvenir aux restaurateurs. Ici, il s'agit de l'entreprise Pro Comments, dont le numéro téléphonique renvoie au Royaume-Uni mais qui fleure bon le off-shore panaméen. La manip' est simple, vous payez, et on fait (ou on promet de faire) de votre gargotte un number one de Trip Advisor. On appelle ça sobrement "l'e-reputation", une manière propre d'escroquer les ignorants. Au passage, ça vous permettra de comprendre pourquoi les restaurants que vous aimez ne sont jamais dans le peloton de tête de Trip Advisor, généralement dépassés par les marchands de soupe…




* Lire les commentaires de la chronique qui relate ses exploits.
** Un échange épistolaire privé révélé par le restaurateur lui-même sur sa page Facebook, le seize septembre au soir, et qui a fait un tabac, avec plus de trente partages.
*** Toulouse, dont la scène fait pas mal de théâtre, de cinéma, mais où le spectateur reste un peu sur sa faim. J'en parlais ici.
**** Cette merveilleuse Ferme de La Ruchotte dont je vous ai parlé vendredi, et dont on reparlera demain. On a besoin de nous!


Commentaires

  1. On en apprend tous les jours !

    Mais que fait la police ?

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  2. Personnellement, je relève la poularde de Brest avec la très rare et très difficile à obtenir moutarde de pigeon. Ca, c'est un vrai truc de foodisme. Introuvable.

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  3. J'ai l'esprit tordu ou bien ? Il me semble qu'en ne payant pas leur visite chez le restaurateur, ces personnes affichent leur désintérêt et leur absence de respect pour ce qu'ils essaient pourtant de faire passer pour leur passion, non ? Un peu comme si je ne payais pas le vin au producteur auprès duquel j'ai passé commande. Un reniement de nos valeurs. Ils illustrent simplement l'égocentrisme profiteur propre à notre époque. Et ne méritent même pas la mauvaise publicité que nous leur faisons.

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  4. Bonjour,
    vous avez tout le droit de ne pas aimer cela mais cela ne vous donne en rien le droit de publier un message privé comme vous l'avez fait.
    Je vous demande par la présente de le supprimer dès reception de la présente, le cas contraire je me verrai obligé de demander ça à qui de droit.

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    1. Je comprends que le fait de voir vos magouilles au grand jour ne soit pas agréable. Cela étant, ce que je publie dans cette chronique n'est absolument pas révélé ici. Cette proposition malhonnête a fait l'objet d'une publication sur Facebook par le restaurant que vous avez tenté d'escroquer, proposition qui a reçu un très large écho puisqu'à l'heure où j'écris plus de trente partages en ont été faits.
      Vérifiez par vous-même: https://www.facebook.com/Solilesse/photos/a.154578211412342.1073741835.148975918639238/542177009319125/?type=3&theater

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    2. Je suis navré mais cela commence à outrepasser les limites de l'acceptable. Vous parlez de "magouilles" "proposition malhonnete" "tentative d'escroquerie vis à vis du restaurant" et j'en passe...
      Proposer une collaboration à un restaurateur n'a rien d'illégal ou d'offensant et celui-ci est libre d'accepter ou de refuser. La courtoisie et l'éducation voudrait que l'on refuse poliment l'offre, or il semble que ni vous ni le restaurateur en question ne connaisse le sens de ces termes. Vous etes évidemment libre d'avoir votre avis sur la question mais la diffamation est un délit puni par le code pénal, contrairement à une simple proposition de collaboration. Nous n'avons pas l'intention de nous laisser insulter de la sorte par vous ou n'importe qui d'autre.

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    3. Je ne sais pas si votre blog est domicilié en France, mais si c'est le cas, il est est soumis à la même jurisprudence que la Presse. Droits, bien sûr, mais aussi devoirs. Un publi-reportage doit être indiqué comme tel.

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    4. "Proposer une collaboration"? Non, moi j'appelle ça une tentative de racket. Mais continuez à faire monter la sauce. Plus on parle des comportements parfois scandaleux des bloggeurs, mieux c'est.
      Il suffit de voir déjà les articles dans la presse régionale toulousaine pour mesurer la pétée qu'ils prennent. Le jour où Andréa, Justine et consort se seront mangés un papier dans la presse nationale on verra si continuera de plastronner ainsi...
      Il y a des tourtes qui se perdent, et pas des tourtes de grouse...

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  5. Je crois que la célèbre phrase d'Audiard n'a jamais eue autant de sens. Laissons le soin à Andréa de trouver de quelle sentence il s'agit...

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  6. 2 bloggeurs (blagueurs ?) qui ne manquent pas de toupet ...

    Edifiant !

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  7. Pierre, beaucoup de phrases d'Audiard pourraient coller. Mais il me semble deviner "à quoi on la reconnait", celle-ci.

    Vincent, tiens nous au courant des suites de cette histoire. Que nous sachions jusqu'où ils osent dans le comportement mafieux.

    Au contraire de défendre un univers, ils le renient en bons pique-assiette. Pathétique.

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  8. On est jamais mieux servi que par soi-même :
    http://madame.lefigaro.fr/cuisine/gastronomie-2-0-les-chefs-s-emparent-des-reseaux-sociaux-200916-116688

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  9. C'est ça, allons tous à Brest pêcher la poularde !

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  10. Andrea,

    Si le restaurant attire votre attention payez le. C'est ça la courtoisie et l'éducation. Et si vous n'avez pas de quoi, regardez dans votre porte-monnaie, vous devriez y trouver des oursins, c'est très bon et très nourrissant les oursins.

    Ah, j'oubliais l'essentiel, les restaurants, les restaurateurs et les clients n'ont pas besoin de vous. Vous êtes un ténia dans leur garde manger.

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  11. La poularde de Brest c'est une merveille, vous n'y connaissez rien...et un petit Paris Bresse en dessert.

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  12. Navrant... Des mercenaires de la plume, si on peut encore appeler ça plume. Heureusement il existe encore des phares dans la nuit. Merci à ceux là.

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  13. Si procès il y a, on pourra compter sur mon témoignage avec mes expériences équivalentes dans le monde du vin.

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