Féminisme, pudibonderie & plagiat.


Pour une fois, la semaine dernière, on parlait de vin dans la grande Presse franchouillarde. Rassurez-vous, pas de panique, comme le veut la règle, c'était pour en dire du mal… Peut-être, si vous faites partie de ses ultimes lecteurs, l'avez-vous aperçu d'ailleurs, entre la plage et le restaurant. Il était question d'une pub pour un négociant britannique, basé à Birmingham, spécialisé dans la vente en ligne de vins simplistes et bon marché, italiens, sud-africains, californiens, chiliens, et donc australiens.
"Taste the bush" clame le slogan de l'agence Saatchi Masius pour faire rêver des picrates aussies de Premier Estates. Référence bien sûr au bush de l'état-continent, cette mélange de forêts sèches et de broussailles, infestées de sales bébêtes, qui recouvre une 800000 km2 du sud-ouest du pays. Mais le "bush", en argot anglais, c'est aussi un autre buisson: le sexe féminin. La "chatte" dirait-on en français.


Croyez-le ou non, cette réclame (également disponible en vidéo) a suscité l'ire des féministes londonniennes. "Sexiste!", "horrible", certaines, comme l'écrivain Ebony McKenna, se sont déchaînées sur Twitter pour dénoncer cette infamie, pour ne pas dire cette violence faite aux femmes.
Bon, pourquoi pas… Je me demande juste, comme Élisabeth Badinter, si quand on fait profession de s'occuper de la condition de la Femme aujourd'hui dans le monde, il n'y a pas des tâches plus urgentes que de pousser des cris d'orfraie devant ce buisson ardent.


Et si je dois m'indigner devant cette réclame, c'est surtout parce que sa photo d'accroche est un honteux plagiat d'une superbe photo (ci-dessous) de Chema Madoz. Ce photographe madrilène, à l'œuvre pleine de poésie, flirte avec le surréalisme. Préférez toujours l'original à la copie.
Pour le reste, en matière de vins australiens, méfiez-vous du bush, la vérité est souvent ailleurs, dans des contrées plus fraîches. Ici, ici ou .



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