Malheureusement, je ne suis pas Dieu!


Pour le commun des mortels, et même des amateurs de vin, ce billet ne présente aucun intérêt. D'avance, je vous prie donc, chers lecteurs, un bonne partie d'entre vous en tout cas, de m'en excuser. Pour les autres, ce n'est pas que je veuille vous embêter avec mes problèmes d'agenda et autres contingences d'ordre organisationnel mais je m'interroge une nouvelle fois sur le tour que prennent les salons vinicoles et leur environnement. J'avais déjà (et je ne suis pas le seul!) soulevé le problème à propos de Vinisud, la manifestation qui regroupe les producteurs méditerranéens les années paires à Montpellier, évoquant la fameuse règle classique des trois unités. Là, c'est autour du Salon des vins de Loire qui se tient début février à Angers que je me pose les mêmes questions.


Je ne sais pas comment ça se passe, par exemple, au Mondial de l'Auto, ou durant les défilés de mode, mais là on est une nouvelle fois abasourdi par la prolifération d'évènements pinardiers qui se tiennent au même moment, et malheureusement pas au même endroit. C'est un euphémisme que de dire qu'il y a pléthore! Outre La dive Bouteille, les plus in des offs*, j'ai dénombré pas moins de cinq salons alternatifs qui vont se disputer les faveurs d'un public que chacun espère moins enneigé que l'an dernier.


Et dans chacun de ces lieux, il y a évidemment des choses à voir et à boire! Comment résister à l'envie d'aller chez les naturistes du Logis du Gouverneur goûter les adorables chablis de Thomas Pico ou voir si Pfifferling a réussi son rosé 2012? Sachant que, dans le même temps, se tient Renaissance des appellations, plein de vignerons passionnants, de l'autre côté de la Maine et que plane, à quatre-vingts kilomètres de là, l'ombre de La dive Bouteille à Bourgueil puis au château de Brézé. Et ça continue ensuite avec Les vins anonymes (qui visiblement n'entendent pas le rester), La levée de la Loire et Contains sulfites. Et que, parallèlement, ne l'oublions pas quand même, plus de cinq cents de vignerons viennent vous présenter le travail d'une année au Salon officiel, au Parc des Expositions; des vignerons parfois moins médiatiques, moins mondains, moins buzzy mais chez lesquels on trouve souvent de petits et de grands canons à prix d'ami, ce genre de bouteilles qui ont fait, pour reprendre le beau mot de la grande prêtresse Sylvie Augereau, que "Nul n'est censé ignorer la Loire©." Je vous fais grâce, en revanche, de tous les apéritifs, dîners, rencontres, présentations, etc qui font que les soirées angevines seront plus belles encore que les jours…


Quod abundat non vitiat, me direz-vous. Et d'une certaine façon, c'est la preuve ou la rançon du succès de ces crus ligériens qui savent rassembler autour d'eux des vins anti-mondovinesques venus de l'Europe entière, Angers devenant le joyeux négatif du Bordeaux multinational et héliporté de Vinexpo. D'autres ajouteront, perfides, que cette surabondance géographiquement éparpillée est gérable, avec la (presque) approbation du Ministre de l'Intérieur français qui vient de jeter aux orties l'obligation du port de l'alcootest. Certes. N'empêche que ça ne règle pas ce fichu problème; je ne suis malheureusement qu'un simple mortel, et contrairement à Dieu, je n'ai pas, aucun d'entre nous n'a le don d'ubiquité.



* In aussi au sens de "the place to be", au moins autant pour être vu que pour voir.


Commentaires

  1. Ben moi, je serai au Salon, tout bêtement ! C'est encore là qu'on est le mieux...

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  2. Ça demande effectivement un peu d'organisation, mais avec de l'entraînement, on y arrive très bien. Celui qui se cherche le plus, finalement, c'est le in, qui a bien compris qu'en cas de scission, comme l'année dernière, c'est lui qui était le plus perdant.

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    1. Je crois aussi que l'année dernière s'est posé un léger problème météo. Ça n'explique pas tout, mais c'était assez pénalisant.

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    2. Se positionner dans la foulée de Millésime bio et des salons du Sud est une nécessité pour ceux de la Loire. Ceux qui viennent de l'autre bout du monde prolongent leur séjour, ils ne vont pas faire deux fois le voyage à une semaine d'intervalle. Les offs du vendredi-samedi-dimanche dans la Loire permettent de s'occuper jusqu'au salon proprement dit.
      Pour l'année dernière, entre la neige de fin janvier et le grand froid de début février, je ne sais pas ce qui était le moins léger problème météo.

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    3. Certes, Olif, mais la plupart de "ceux qui viennent du bout du Monde" ne viennent ni à La dive Bouteille, ni au Salon des Vins de Loire, juste un peu plus, les années impaires, à Vinisud. Il faut se rendre compte que nos salons hexagonaux, aussi passionnants soient-ils, font un peu léger face à certains de leurs concurrents européens. Glissons sur la Wine Fair qui n'est pas au mieux de sa forme, mais les 4000 exposants et 40000 visiteurs professionnels de ProWein donnent à réfléchir (surtout pour un évènement davantage "axé vigneron" que Vinexpo).
      Après, comme je l'écrivais par ailleurs, tout dépend de quelle façon on raisonne et ce que l'on cherche: notoriété, valeur, nombre de cols, relations publiques, ambiance festive… Suivant l'instrument de mesure qu'on choisit, tel ou tel salon est plus important qu'un autre. Pour celui qui veut vendre (ou acheter) beaucoup de vin, ProWein, par exemple est incontournable, pour celui qui aime passer un bon moment entre copains, La Dive est indispensable.

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    4. Vincent, nombreux sont ceux venant du "bout du Monde" à la Dive...

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    5. Certes, mais il est difficile de comparer les volumes déplacé avec ce dont je parlais ci-dessus.

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    6. Je connais pourtant certaines personnes qui viennent, peut-être pas du bout du monde, mais des US, et je rejoins Olif pour dire que Millésime Bio les attirant plus (je ne parle même pas de Vinisud), la Loire a tout intérêt à continuer à se placer dans le prolongement. Je confirme que la plupart de ceux qui traversent l'Atlantique préfèrent enchaîner (c'est d'ailleurs un souci aussi les années impaires pour Millésime Bio et Vinisud à un mois d'intervalle...) et pour ce qui est de la Loire les offs semblent plus attirantes que le in.

      Dans le Sud des sommets me semblent avoir été atteints l'an dernier, avec beaucoup trop de salons en même temps que l'événement principal. Je ne sais pas si ça a été la cata pour certains (n'ayant justement pu me rendre à tous à cause du petit problème d'ubiquité auquel tu fais référence) mais cela me semble un peu mieux organisé cette année. Je préfère largement une approche telle celle de la Dive (ou les Affranchis cette année) qui se place "autour" plutôt que "pendant"... pendant, c'est bien simple, les gens sont au in...

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    7. Pour ce qui est des étrangers, c'est d'abord et surtout ce problème d'organisation, ou de manque d'organisation qui les agace. et c'est vrai que la multiplication des lieux n'arrange rien.
      Pour ce qui est du Salon in, il conserve une fréquentation honorable malgré sa chute (de neige), à 7000 l'an dernier, de 9000 visiteurs en moyenne. Évidemment, c'est relativement modeste comparé aux 33000 visiteurs de Vinisud et plus de 40000 de ProWein. Après, on pourrait qualifier les visiteurs en quantifiant: "combien de palettes déplacées?…

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