C'est le printemps!


Rien de bien important, pas de révélations fracassantes, aucun scoop, juste un rayon de soleil à partager, un déjeuner de printemps qui vient bousculer le calendrier de janvier. Le vent du Nord a nettoyé la pollution du ciel de Barcelone, le marché de Poblenou essayait de sourire malgré la Crise, alors, au lendemain d'une soirée œnologique de rêve (dont je vous parlerai bientôt), il fallait un de ces petits repas simples, gorgés d'ultraviolets et de vitamines, portes et fenêtres ouvertes, avec le grésillement de la plantxa en fond musical.
La saison, ce sont ces petits pois, ces premiers guisantes. Pas les gros, trop durs, qu'on trouve plus tard, non, ceux en forme de larme, sucrés et fondants. tradition catalane oblige, on les cuisine à l'huile d'olive et au boudin frais, avec un sans une légère tombée d'oignon doux. C'est le printemps, je vous dis…


L'épreuve, c'est en revanche la cuisson des calamars, le soleil, bas, est brûlant, au diapason de la plaque de fonte. Les calamars de Palamós sont remarquables, l'odeur, déjà, intense mais précise, nette. J'aime les regarder régir au contact de la plaque. Pas d'aïoli, pour une fois. J'ai promis. On va se jouer à l'ancienne, persillade. Oh, je sais, c'est vulgaire la persillade, ça fait Routiers; interdit aux tenants du nouveau bon goût, aux gandins, aux poudrés, aux foodistas. Eh bien, ce sera persillade ET, en fin de cuisson, quelques gouttes de ce fameux vinaigre de Marques de Valdueza, né aux confins du Portugal, vers Badajoz. Ah, l'odeur des calamars sur la plantxa, l'ail qui colle aux doigts, c'est le printemps!…


Et le vin? On n'en a pas parlé. Après le récital ibérique d'hier*, il faut un peu de saine simplicité. Quelque chose d'évident, qui colle avec la saison, du rosé presque gris, du rosé du Languedoc de Dominique Macquart, le taulier du Potager à Sigean. Pfff! Le jour où ils sauront faire ça en Espagne…


Pour le fromage, on va rester dans le coin du vinaigre, mais de l'autre côté de la frontière, au Portugal, mais à peine plus au sud, vers Beja. On a d'ailleurs la chance d'avoir dans le quartier une excellente boutique-bistrot lusitanienne, O Lusitano qui vend et sert du vin (beaux madères de H&H!), des charcuteries, des produits laitiers, des douceurs "rapportées du pays". Le fromage, ce midi, ce sera donc un brebis à pâte molle, qu'on étête avant de le creuser à la cuillère. Puissant mais distingué, ça appellerait bien quelques feuilles crénelées de roquette…


Un petit dessert? Oui, quand même! Toujours de la même boutique O Lusitano, un pastéis de Belém, une spécialité lisboète, de délicieuses petites tartes feuilletées au flan, très légèrement relevées de cannelle. Et une ou deux mandarinas, juteuses, pour faire le plein de vitamine C. Parce que le printemps ne durera pas…



* Je ne vous donne qu'un indice, c'était un géniale verticale de rioja.

Commentaires

  1. Et le fino ? C'est pour le printemps prochain ? Va falloir que je revienne faire le plein...

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  2. Concernant la verticale, impatient de savoir si le 05 s'inscrit dans les grandes années de la marque.
    A mon avis, oui...
    Gilles

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