Reparlons des petits oiseaux.


Le récent coup d'éclat landais d'Allain Bougrain-Dubourg* aura au moins permis de mettre en lumière une chose: la parfaite ignorance de la plupart de ceux qui soutiennent (parfois en toute bonne foi) le "braconnier médiatique". Nourris à la propagande de celui qui se pose en défenseur de la Nature, ils assènent des légendes urbaines propres à faire éclater de rire le plus benêt des connaisseurs de la culture gastronomique gasconne.
Je passe sur la négation constante de l'Humanité à laquelle j'ai encore été confronté depuis ma dernière chronique: plus de hiérarchie entre l'Homme et l'Animal, c'est has-been. À l'émotionnomètre, un petit oiseau, un petit chat valent au moins autant, si ce n'est plus qu'un méchant humain, ce "parasite de la Terre" dont il est devenu normal dans les milieux vegano-animalistes de souhaiter l'extinction. Philosophiquement, c'est pour le moins troublant, inquiétant, ça en dit long aussi sur la perte de valeurs, et sur la montée de ce que j'appelle la "barbarie tranquille", sorte d'immonde déviation de la Pensée, enrobée de bons sentiments.


Parmi les images waltdisneysques qui permettent de faire pleurer les cœurs d'artichauts et d'alimenter le fonds de commerce des associations patentées, on me ressort à loisir celle du "massacre des petits oiseaux capturés à la glu". "Ils meurent ainsi dans de longues et atroces souffrances" m'expliquent les experts, "collés à leur piège". Ben non, banane! Le but de l'opération, la finalité de cette chasse de pauvres, héritée du temps où, interdits d'armes, les manants n'avaient que leur ruse pour améliorer leur quotidien**, c'est justement de les capturer vivants! Pourquoi? Tout simplement parce que ce petit oiseau, on ne le mangera en aucun cas tout maigre. À l'image du poulet que vous achetez dans le commerce, on va le "finir", l'engraisser avant de le sacrifier. Vous avez déjà essayé, vous de nourrir une bête morte? L'image exacte, pour en revenir aux oiseaux, la castration en moins, est celle du chapon, de la poularde que l'on portera sur la table de Noël, devant les yeux émerveillés des enfants.
Pour ce qui est du mal que l'on fait aux petits oiseaux, mieux vaudrait, comme je l'ai déjà dit, s'interroger sur les méfaits d'une certaine agriculture intensive qui détruit les haies et balance des tonnes de pesticides sur les champs. Cette même agriculture grâce à laquelle sont produits le bœuf et le pain du hamburger qui nous est arrivé dans les valises de cette vision du Monde selon Walt Disney. Par charité chrétienne, je vous épargne la pollution, la déforestation et les dommages à la flore*** et à la faune causés la très végétarienne huile de palme ou mieux, par le cher tofu des bien-pensants de l'assiette. Ça ne vous fait pas pleurer, vous, les petits koalas? 




* Coup d'éclat dont il s'explique aujourd'hui ainsi que ses complices de la LPO à la gendarmerie de Dax puisque cet amateur de kung-fu (humour, voir ci-dessous) est accusé de coups et blessures. Une vieille dame de quatre-vingt-sic ans, notamment, a produit un certificat du centre hospitalier de Dax. L'enquête a en revanche confirmé qu'aucune chasse illégale n'avait lieu dans la propriété où Allain Bougrain-Dubourg est entré par effraction. Le département des Landes envisage lui aussi de s'attaquer à la LPO si l'on en croit cet article de Sud-Ouest.
[addenda 13/11/2015 17h55: Henri Emmanuelli, le président du Conseil départemental des Landes vient d'ailleurs de cogner sur ce sujet, à lire ici sur son blog.] 
** Pour en apprendre davantage, je ne saurais trop vous conseiller d'aller visiter l'admirable musée de la Chalosse, à Montfort, juste à côté du stade Guy Boniface.
*** Une pollution dénoncée jusque par le WWF. Lire ici.


Commentaires

  1. juste te dire même si l'on suppose que tu as plein d'amis pour ce faire que ta pensée nous fait du bien, que tu n'es pas seul à pourfendre ces enragés de la cause animale, ces thuriféraires de mère nature, ces unisexués du panthéon de la morale, cachant sous leur déontologie de pacotille un refus de chair, une crainte intempestive de l'animalité, nonobstant de leurs grands airs l'ivresse de nos âmes chasseresses...No pasaran!

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