Plus que jamais, fêtons le vin nouveau !


Oui, c'est vrai, le bojonouvo comme on dit aujourd'hui en orthographe brevetée Éducation Nationale française, ce n'est pas ma tasse de thé (vert). Les arômes amyliques, la banane*, le bonbon anglais, ce côté "fruitito" comme dit joliment ma copine Núria**, je trouve que ça fait un peu yaourt. Le rouge sans tanins m'ennuie, il me manque quelque chose, à mon corps aussi qui trouve ça moins digeste, mollasson, lourdaud.


Pourtant, cette année plus que jamais, ce troisième jeudi de novembre, ruez-vous chez les cavistes et dans les bistrots, et célébrez l'arrivée du beaujolais et de tous les autres vins primeurs, qu'ils soient de Gaillac, du Muscadet, du Languedoc ou d'ailleurs. Si vous avez la chance qu'il fasse froid (petite provocation barcelonaise…), grillez des châtaignes, tranchez du lard et trinquez! Trinquez à la vie, à ceux qui ne sont plus là pour le faire avec nous, trinquez avec tous ceux qui ont la chance d'être là. Trinques, partagez et aimez, ce 19 novembre 2015 doit être une grande, une immense fête. En France, et partout où l'on aime le vin et notre cher pays***. 


Les inquiets me diront que ce n'est pas prudent d'inciter les gens à sortir, que les nazislamistes peuvent en profiter pour de nouveau mettre au jour leur infinie lâcheté. C'est exact. Mais il tellement infime ce risque, ne serait que par rapport au fait de prendre de sa voiture ou de traverser une rue. Tellement minime au regard de ce besoin que nous avons de leur montrer que notre art de vivre "décadent" leur survivra sans problème, que dans toutes nos villes et tous nos villages, toutes et tous "capitales de l'abomination et de la perversion"**** comme Paris, et bien au-delà, nous avons la lumière, les Lumières, allumées. Pour toujours.
Liberté ! Santé ! Fraternité !



* On n'y revient pas, j'ai tout expliqué dans cette chronique technique. Attachons-nous davantage au symbole.
** Núria, taulière de L'Ànima del Vi, le campement naturiste de Barcelone, qui va jeudi se piquer la ruche avec les beaujolais de Xavier Benier (qui lui sent le raisin comme je l'écrivais ici) , Karim Vionnet et Lapierre.
*** J'ai été ému aux larmes hier à Barcelone, par ces petits gestes, ces petits mots, ces drapeaux français dans les rues, à l'image de celui que vous voyez ci-dessous, en vitrine d'un studio photo de Poblenou. L'Europe, malgré tous ses défauts, est une chose merveilleuse dont nous n'évaluons pas toujours la juste valeur.
**** Les termes précis utilisés par les malades de l'État Islamique pour signer leurs exactions.



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