Un robot-journaliste pour remplacer Robert Parker?


C'est une révolution ! Oui, je sais, dire ça à Pékin, au pays du communisme triomphant, c'est risqué. Pourtant, ce que vient d'annoncer l'agence de Presse Chine nouvelle pourrait bien, à terme, bouleverser l'idée que nous nous faisons d'un des piliers de notre société: le journalisme. Depuis le week-end dernier, certains articles publiés par l'agence sont signés non pas par un être humain mais par un robot. Il porte même un nom, Kuaibi Xiaoxi, et son intelligence artificielle lui permet d'écrire en deux langues, le mandarin et l'anglais. 


Après une période d'essai, notre androïde pékinois vient, comme tous les bleus d'être affecté aux brèves, dans deux spécialités qui ne demandent pas trop de tête, la Bourse et le football. "Ce chantier fait partie d'une série de réformes lancées au niveau de la rédaction, visant à réduire la main-d'œuvre afin d'augmenter l'efficacité et l'exactitude" annonce fièrement Chine nouvelle. "Il relève également, précise-t-elle, de l'exploration par l'agence de la technique des mégadonnées à l'ère d'Internet". On ajoutera qu'en plus, Kuaibi Xiaoxi ne tombe pas malade, n'a pas de problème avec la Lune et n'embête personne avec de stupides questions de conscience ou de déontologie.


Les mauvaises langues diront que les Chinois n'ont rien inventé. Le journaliste-robot, dans la Presse low-cost, à la française notamment, on connaît depuis un bout de temps. Tout automatique, vous lui donnez un dossier, un communiqué de Presse, et sans poser de questions gênantes, il vous le recopie sans problème, avec un art du copier-coller à faire buguer ce cher Kuaibi. De nombreux exemplaires de cette remarquable machine, bien connus des agences de com', sont en service dans les médias qui traitent de vin et de gastronomie. Pour les non-initiés, détecter leur présence est facile, ils boivent et mangent tous la même chose au même moment puis font là où on leur dit.


Toute plaisanterie mise à part, je me demande même si ces robots, déjà très performants, ne pourraient pas être encore améliorés, et transformés en dégustateurs parfaits. Imaginons qu'on les équipe en option d'une batterie de capteurs olfactifs artificiels par spectrométrie de masse, voire d'ici peu de bio-capteurs, et nous aurions enfin résolu un des grands drames du Mondovino*, le remplacement de Robert Parker. En modifiant quelques paramètres, on aurait même des variantes par pays, adaptées aux goûts des lecteurs de chaque pays. 
Camarades, je vous le dis, le Progrès est en marche!




* Pour le Presse gastronomique, Nestlé, Métro et Monsanto ont stoppé les recherches, estimant qu'il n'était pas nécessaire d'aller plus loin, les modèles actuellement en service étant parfaitement au point.




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