C'est tellement mignon, un agneau!


C'est tellement mignon, un agneau! Cette tripe fine, blanche comme la neige des Pyrénées, douce comme un bonnet de dentelle, tellement tendre qu'elle peine à sentir la merde. Elle a juste le parfum de l'amour.
J'aime la coupure nette sous la vieille lame aiguisée, le bouillon qui se fait autour de ces quelques pieds chétifs, le mauzac gaillacois qui le rehausse, la ventrêche un peu rance qui va donner du corps à l'ensemble.
 

Ce soir, je suis paresseux, et je veux dévorer cette petite bête pour ce qu'elle est. Pas de tripous ni de trenels, je la cuirai telle quelle, longtemps, des heures et des heures, avec juste quelques carottes rabougries, un oignon-paille, une feuille de laurier et deux têtes d'ail de Lautrec*. Sur le feu déjà, puis dans la tripière de terre, au four.


Pour célébrer le luxe de ce plat qui annonce la fin de l'hiver, je sortirai de leur cachette quelques stigmates de crocus, "l'or rouge" comme on disait avant dans les écrits folkloriques. Ce safran-là, n'est pas de noble origine, il n'est pas nez en Quercy ni même dans la Mancha, à l'ombre des moulins de Consuegra. Mais il sent fort, il va lutter avec la tripe. Il porte en lui les violents effluves du Golfe persique; mon beau-frère me l'a rapporté du marché de Doha, on dit qu'il vient de Perse. C'est tellement plus beau que l'Iran, la Perse. Et de là vient son nom, zarparan, زرپران, en persan.
En fin de cuisson, j'en mettrai une cuillère à café de ce safran exotique, je laisserai infuser, et je déboucherai des bouteilles. Du blanc peut-être, mais aussi un rouge friand, de Loire ou du Sud-Ouest. À moins que ne me vienne d'ici là une autre envie pour régaler les invités.


Parce que pour célébrer ce bébé de la brebis, on aura invité des amis. Chez nous, quand on a tué un animal, on n'en jette pas une miette, le sacrifice, ça ne sert pas à remplir des poubelles, on n'est pas des amerloques, non?
C'est tellement mignon, un agneau. Quand on voit l'émouvante tripe immaculée, virginale de cette petite bête, on se dit qu'il faut vraiment être un salaud pour ne pas aimer les animaux…



* je l'avoue, je tricherai un peu, "pour la couleur" comme disaient les mamies provençales, j'ajouterai un ou deux sachets de Spigol en plus


Commentaires

  1. Ce n’est pas pour te reprendre, maître Vincent, mais tu n’es pas obligé d’avoir recours au Spigol. Tout d’abord, si tu t’assures que ton safran macère assez longtemps avec des corps gras ou bien de l’alcool, son extraction sera meilleure, tant au niveau de l’intensité colorante que du goût. Donc, fais-toi un petit « bouillon » en y incorporant de l’huile ou de la graisse, ajoutes-y un peu de bon vin blanc à la fin (pour éviter une évaporation rapide de l’alcool) et sers-toi de cela. Tu peux y ajouter un peu de paprika doux et du curcuma, qui renforceront tant le jaune que l’orangé. Attention bien sûr à l’excès d’amertume.
    Ensuite, j’apprends donc que les Gascono-audois partagent avec les Catalans Burros le goût pour le saindoux ranci (« saggi » et autres). J’avoue avoir un peu de mal à assimiler cette « âcreté ». Les liaisons oxydatives (saturées) des graisses ne m’emballent pas. Feu ma grand-mère, le cordon bleu qui m’a formée au goût, laissait elle aussi rancir légèrement son beurre de ferme (pourtant salé) jusqu’à ce que les millimètres extérieurs de la motte acquièrent une couleur de pissenlit ou même de vieil or jaune. Moi, je préfère m’en tenir à l’odeur de la crême fraîche, qui me rapelle les lèvres de la crémière, voire ses aisselles s’il s’agit d’une femme très propre. Arno partage cette opinion.
    Je prolongerai ta réflexion pleine de douceur, de légèreté et de poésie surannée sur l’agneau en la généralisant aux enfants : du pédophile, du pédiatre et de l’instit., c’est sûrement le premier qui aime VRAIMENT les enfants !

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  2. "Parce que pour célébrer ce bébé de la brebis."

    Décidément, vous ne serez jamais capable de comprendre l'abjecte obscénité de vos propos, tout persuadé que vous êtes de votre propre supériorité, de votre talent, de votre finesse, tout pétri de "tradition", de savoir-vivre et de pognon.

    Parfois, quand je vous lis (c'est à dire, quand j'ai envie de me salir un peu au contact des aficionados, des pseudo-amoureux de la vie, alors qu'il ne pense qu'à la leur et qu'il chie sur celles des autres à chaque bouchée qu'ils ingèrent en se malaxant la panse dans l'autosatisfaction, en chiant sur l'éthique, en enculant la décence, sans se poser de questions fondamentales, en restant bien enfermé de leur carcan), je n'aspire qu'à une chose : que vous aussi vous éprouviez la joie de vous faire charcuter dans la rue par un taré équipé d'un bon gros couteau de boucherie, histoire qu'on vous fasse honneur, à vous aussi.

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    1. Éternel problème des monstrueux 'animalistes', des fous de l'animal, noyés dans leur anthropomorphisme délirant, incapables d'admettre, de comprendre la notion d'Humanité. Lire à ce sujet l'utile travail de Luc Ferry sur le IIIe Reich et les animaux dont on trouve des extraits ici: http://www.syndicatdelachasse.com/htm/luc-ferry.htm

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    2. Hi hi hi...il est de quelle planète Pelatan ??? il a abusé sur l'apéro ou quoi ??? en tous cas, moi quand j'avais un restau,en saison de gibier, on faisait du civet de biche en plat du jour et systématiquement on appelait ça sur la carte "Civet de la maman de Bambi"...ça nous faisait beaucoup rire ..déjà parceque ça emmerdait salement les types comme Peletan !

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    3. encore un aymeric caron..triste individu méchant imbu de sa personne ..et par dessus tout celui là est vulgaire...Le jour ou leurs enfants ou petits enfants ne sauront plus à quoi ressemble une vache, un cochon ou un lapin.. j'ai une boucherie, mais j'ai aussi sous mon porche des hirondelles qui reviennent toutes les années parce-que leur nids les attendent...Je suis en guère contre de tristes l individus qui prennent des animaux parce-que ils sont jolis et qui s'en débarrassent l'été venu..Je cotise pour certains refuges animaliers...MAIS JE MANGE DE LA VIANDE, mais celle qui vient des bons producteurs ...

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