Et si on allumait la cheminée?




L'idée même d'autodafé me répugne. Elle pue trop cette odeur rance des gens dont j'ai envie de dire du mal ce soir. Comme prévu, la version castagnettes du Guide des Pneus a récompensé l'Internationale de la malbouffe. Et non pas avec une mais avec deux étoiles pour la famille Adrià, une plus une précisément, pour l'ignoble Tickets et pour son bar à cocktails 41°*. Vous me direz qu'on reste dans le ton de ce que je racontais hier, le produit est mort, la cuisine est morte, seul compte l'épate, la flambe, le mensonge. Ça se confirme.


Une nouvelle grande victoire donc pour Caca-Cola, Nestlé, Givaudan, etc… Ne croyez surtout pas à un montage, les photos ci-dessus ont réellement été prises à Tickets, le nouvel étoilé de Barcelone. Rafael Ansón, le Mazarin du Mondogastro espagnol, doit être ravi: après avoir sorti l'Espagne du bistrot pour la convertir, la faire rentrer dans le rang de la télé américaine bas-de-gamme, lui, l'ancien relations-publiques de Franco, consacre ainsi la cuisine de zone industrielle. Et porte la "culture" McDo au pinacle. Nous sommes dans la continuité.


Comme hier, donc, à propos de l'exploit moléculaire scandinave de LIDL, je ne peux qu'applaudir. Même si admettons-le, la victoire était facile, l'argent était là, qui coulait à flot des coffres des multinationales de "l'alimentation moderne", quant aux putes, il y en avait au moins autant (et sûrement moins respectables) que dans les bordels de La Jonquera. Pour ma part, je vais allumer la cheminée…



* Des étoiles qui tombent à pic, comme une justification de la décision prise sans vote par l'exécutif de la région catalane de classer le projet de fondation ElBulli projet d'intérêt public. Ce fait du (petit) prince permet au restaurant d'Adrià de lancer d'importants travaux d'agrandissement de sa surface (+de 50%) malgré sa situation géographique, dans le Parc Naturel du Cap de Creus où toute construction est interdite.

Commentaires

  1. Rafael Ansón, c'est le patron du Michelin espagnol ?

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    1. Non, lis le papier au bout du lien, Nicolas. c'est le pdt de l'Académie de Gastronomie, le représentant en Espagne aussi du Best 50 Restauranrts.

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    2. Quand on voit comment des jeunes intelligents ressortent des grandes écoles de commerce, comment ils ont été formatés professionnellement mais aussi dans leur mode de vie , la superficialité et l'uniformité étant le signe d'une certaine mondialisation des "élites", on comprend qu'ils tombent dans la panneau des sinistres multinationales de la bouffe.

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  2. Quel pessimisme non? A quand un billet sur les réseaux locaux, les produits locaux, les restau locaux, les idées de génies des gens simples qu'il faut aller dénicher au travers d'un réseau qu'on se construit? Les marchés paysans, les agriculteurs engagés, les consommateurs engagés et résistants.

    http://alternatives.blog.lemonde.fr/2013/11/17/a-paris-un-supermarche-collaboratif-veut-rendre-les-bonnes-choses-accessibles-a-tous/

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    1. Parcourez le blog, il y en a pas mal des adresses de ce genre, et pas dans des supermarchés! Mais en même temps, difficile de pratiquer la politique de l'autruche, surtout en Espagne où la mafia du Mondogastro célèbre la malbouffe de zone industrielle.

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    2. Quelle flambée ! Tu en as bien besoin avec le froid qui s'abat sur la Catalogne...

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  3. Moi, devant la flambée, ce sont des abats et des ébats que j’aime, Michel.
    Je vous livre aussi le secret d’un très mauvais repas en face des thermes de Bourbon-L’Archambault, à l’hôtel du même nom, la seule adresse à peu près ouverte le dimanche où nous y sommes passés au début novembre. On s’y était arrêtés car la vue d’un troupeau de charolais (c’est la même race) avait déclenché une montée de gastrine incoercible.
    L’endroit sent bon la décadence, le thermalisme presque défunt et le petit vieux bien propre mais il possède un charme désuet certain. Le patron, très aimable, nous propose la spécialité du jour ... un couscous, ma foi bien servi sur les tables déjà en train. Funeste erreur, nous préférons une pièce de viande, une entrecôte de 300 gr paraît-il. Après un kir bof bof, une demi-bouteille de Beaujolais de cru provenant d’une grande maison de négoce (il était correct d’ailleurs, 2009), deux petits steaks (basse-côte je crois) avec des frites surgelées, Christine a eu le malheur de demander une assiette de fromage. Entre le plâtre et le Polyfilla®, nous hésitons encore. Addition, juste sous les 80 € ! Tu vois, Vincent, l’Allier ne le cède en rien à la Catalogne.

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