Le lundi, tout est permis.


Le lundi, c'est souvent un jour entre deux dans pas mal de villes occidentales, surtout si on veut casser la croûte et boire un canon. Barcelone, malgré toute son énergie, n'échappe pas à la règle. Les marchés n'ouvrent qu'un œil, quant aux lieux du vin (si on excepte Monvínic), c'est porte close. D'où l'idée de la plus barcelonaise des uruguayennes, Malena Fabregat (ci-dessus) de lancer un clandé hebdomadaire pour recueillir les naufragés du lundi soir.


Le lieu, vous le connaissez, c'est Addicted to life, la galerie "multifonctions" qui s'est ouverte cette année dans le quartier de Poblenou. Chez Fabrice Criscuolo, souvenez-vous, on y avait (entre autres) fêté "les vins nus". Là, ce sont surtout les crus de l'ouest de la péninsule ibérique qui vont être déshabillés. Origine Galice et Portugal, la terre de mission de Malena.


J'en profite pour vous faire partager une très belle découverte, Gilda et Maria de Graça, les rouges de Tiago Teles (ci-dessous), vigneron de la région du Bairrada, entre Porto et Lisbonne. Des rouges qui puent l'Océan, originaux, remarquables. Gilda, c'est le mélange de deux cépages locaux, le tinta barroca et le tinto cão ("chien rouge" en portugais…) avec une pointe de merlot. Sur ce sol très calcaire, cela donne un vin qui peut dérouter par ses arômes qui pourraient presque par moments évoquer un liquoreux mais sa bouche, florale et chocolatée, d'un équilibre parfait, au fruit "très Sud-Ouest", réconcilie tout le monde. J'adore ce vin de l'Atlantique, plein de mâche et de personnalité, sans lourdeur.


N'oublions pas non plus l'autre cuvée, Maria de Graça, mélangeant le portugais alfrocheiro avec de l'alicante Bouschet implanté dans la région. Très étonnant aussi, avec toujours ce fruit et cette envie de boire.


On trouvera évidemment d'autres vins dans ces Guilty Mondays qui débutent ce soir (Malena en a toute une collection*) mais aussi de la braise (qui ce sera au centre de la cuisine) et de la musique, avec un vigneron aux platines. Bref, on va arrêter de s'ennuyer les lundi soirs à Barcelone.




* Elle m'a d'ailleurs fait goûter de très jolies choses, comme ce Loureiro Fernando, bien vif, salin, une sorte de muscadet portugais, ou toujours en blanc, l'albariño Lar Dos Soñor; pas l'albariño de pute habituel, techno et extravagant, un vin de charme. Je me suis également régalé de l'Aphros Vinhão 2013 (une maison de connaissance), avec son extraordinaire finale sur la cerise sauvage, et du gourmand dao de Caso de Mouraz 2011, un peu simple, mais à superbe à boire comme ça, sur le pouce, pim-pam-poum.






Commentaires

  1. Actuellement à Lisbonne, j'ai plusieurs fois eu l'occasion de déguster les vins de Tiago, qu'on peut trouver notamment à la Garrafeira de Campo de Ourique, quartier de la ville dans lequel Tiago réside selon l'adorable caviste.
    En revanche, il me semble que le nom des cuvées est inversé!

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    1. Apparemment non, Robin. La personne avec laquelle j'en ai rebu hier soir (c'est elle qui l'importe en Espagne) me dit que c'est bien dans ce sens là. À voir…

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  2. Edit : c'est moi qui fais une erreur pour les cuvées, au temps pour moi...

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