La France triste.
Vous êtes dans l'Hexagone? Encore au bureau? Alors, dépêchez-vous, trouvez vite une bouteille de vin, ou à défaut de la bière, du cidre ou du poiré. Et buvez! Buvez jusqu'à plus soif, enivrez-vous! Profitez! Jouissez! Parce que c'est la dernière fois: "pour votre bien", la République des instituteurs, la République des fonctionnaires va vous l'interdire, dès demain. Les pots, les vins d'honneur, tout ça, c'est fini! Terminé. Le Décret no 2014-754* du 1er juillet 2014 modifiant l’article R. 4228-20 du code du travail est paru au Journal Officiel et il entrera en vigueur vendredi 4 juillet 2014. Plus question désormais, sauf dérogation (et énorme prise de risque de l'employeur), de consommer la moindre goutte d'alcool festif sur votre lieu de travail. À défaut de résoudre le problème du chômage, le Ministère du Travail a décidé qu'il était urgent de "protéger la santé et la sécurité des travailleurs, et (de) prévenir tout risque d'accident".
Grande, belle victoire pour les hygiénistes! Triomphe absolu de la France qui légifère, qui réglemente, la France qui interdit, la France qui moralise, la France qui impose, la France qui fait la gueule, la France grise qui ne se grise plus… La France des inquiets, moyenne, tiède, "protégée" de tout et de tous, barricadée, surveillée, infantilisée, fade comme la Suède d'une certaine époque mais sans le pognon, la France des vieux, la France gosse de vieux, la France qui s'emmerde, la France qui avale des pilules, qui regarde la télé…
La France triste.
* Le sens du texte, son esprit est assez évident: la possibilité de consommer du vin sera exceptionnelle. Car, en fait, au delà d'une tolérance de façade, les employeurs n'ont guère le choix, en cas de pépin, c'est pour leur pomme, le législateur, bon prince, leur ayant donné préalablement les moyens d'éviter le dit pépin (en interdisant).
Verbatim: "Dans un contexte où, d’une part, l’alcool est la substance psychoactive la plus consommée et les consommations ponctuelles importantes ainsi que les ivresses déclarées en augmentation parmi les actifs, et où, d’autre part, la responsabilité civile et pénale des employeurs est particulièrement engagée, le présent décret vise à donner aux employeurs les moyens d’assumer l’obligation de sécurité de résultat qui leur incombe en matière de préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs".
Zut alors ! Va falloir organiser des beuveries flash mob, des réunions clandestines entre collègues, des soirées happenings de soudard sur les places de villages, louer une ferme en Lozère loin de tout... En réalité ils finiront par faire de nous des dingos de l'alcool, des malades du degré, des givrés de la bouteille... Bref, des drogués.
RépondreSupprimerVin=alcool=drogue, c'est effectivement la formule magique qu'on nous ressort régulièrement en France.
SupprimerCela fait longtemps que l'état s'interpose à nos libertés les plus intimes, sous prétexte de faire notre bonheur malgré nous. Tout comme la religion avant, et les dictatures les plus régressives. Les seules différences résident dans le processus (à petits coups, ce qui permet de recruter des supporters agressifs de lois liberticides, sachant qu'ils seront ensuite eux-mêmes réprimés par une autre loi, qui impiétera sur une de leurs libertés "inavouables"), et au nom d'un scientisme qui oublie que l'Homme est rempli de contradictions, et que son but principal dans la vie, est de gérer ses démons (et donc son génie) lui-même. Tellement à dire sur la maladie législative, qui n'est en fait que l'illusion que l'Homme peut être changé par la Loi.
SupprimerLe Vin est un objet de partage et de convivialité.
RépondreSupprimerUne Nation qui ne sait plus échanger ni s'amuser n'a plus d'avenir
plein de cul de toute ces conneries
RépondreSupprimerQuelle bande de cons ces politicards.Et hop, encore quelques voix pour le FN et le PS et l'UMP (union pour une escroquerie organisée) vont encore jouer les vierges effarouchées. Lamentable
RépondreSupprimerOn va trinquer a la santé de ce decret ce midi devant des cotes de cochon fermier au BBQ !! Plus 2 fois qu'une !
RépondreSupprimerpS. On paiera aussi les 11K de charges salariales trimestrielles et la TVA pour que nos employes paient l'impot sur le revenu, la TVA et leurs impots locaux le coeur leger. Je ne sais pas ce qui pousse à boire...
Pourquoi un "anonyme"?
RépondreSupprimerOn dit (écrit) "PLUTÔT deux fois q'une".
Nous râlons tous - moi aussi - mais qu'est-ce qu'on fait (moi y compris)?
Au lieu d'aller acheter à des Bataves filous (oxymoron) une embarcation-logement pour un de tes potes en mal d'amarrage fluvial, Vincent, tu ne pouvais pas nous organiser une bonne petite révolution?
Vous avez tous raison dans vos commentaires mais tant que nous aurons plus à perdre qu'à gagner dans un hypothétique changement, all will remain the same !