Le Coca "nature", vert comme le Diable.

Ah, ce fameux coup de peinture verte, ultime argument du "marketing durable", génial avatar d'un Monde merveilleux, enchanté, waltdisneysque, où l'on chie des petites fleurs. J'avais déjà bien rigolé en voyant Mac Donald recouvrir son rouge arrogant d'une bonne couche de vert forêt et Ferran Adrià devenir un apôtre du Terroir. Là, bientôt sur vos écrans, c'est Coca-Cola qui tente le coup.

Plus c'est gros, mieux ça passe, me direz-vous. Surfant sur la vertitude ambiante, la marque maudite lance en Argentine une version "nature" de la célèbre boisson. Ça s'appelle Coca-Cola Life, et bien sûr l'étiquette est verte, vert écolo. La grosse nouveauté, expérimentée pour l'instant uniquement dans ce pays, c'est qu'au lieu d'être édulcoré avec de l'aspartame (produit sur lequel on a de sérieux doutes), la pisse d'âne est sucrée à la stevia, une plante sud-américaine de la famille des Astéracées, connue pour son pouvoir édulcorant. Du coup, on sort la peinture verte et l'herbe folle, et l'on célèbre la belle naturalité de ce produit dont on attend avec impatience l'arrivée en Europe*, notamment en l'Espagne, sa terre d'élection sur le vieux Continent, où l'est également en train de découvrir la Nature.

N'empêche que, outre la bonne nouvelle pour les ânes,  du Coca "nature", c'est un sacré soulagement pour le Père Noël: il va pouvoir de nouveau s'habiller de vert, comme avant**. Mais au fait, le vert, qu'on trouvait au Moyen-Âge si maléfique, ce ne serait pas aussi la couleur du Diable?

* Évoquée dans la version française du Huffington Post.

** ou parfois en bleu, comme Saint-Nicolas.