Carnet d'adresses estival.


Là, maintenant, c'est sûr, les vacances ont commencé. Il y a des signes qui ne trompent pas. Ceux qui pleuraient de froid il y a quinze jours commencent à se plaindre de la chaleur. Et puis, il y a le téléphone, internet, les appels, les messages qui se multiplient:
– dis donc, tu connais un bon restau à Barcelone?
Ben oui. Un ou deux, même. Pour Barcelone, j'en ai fait une petite liste ici, n'hésitez pas, faites passer. Pour ce qui est de la Costa Brava, si ce n'est déjà fait, rendez visite à mes chouchous (oui, j'ai des chouchous, ceux chez qui on n'est jamais déçu). Carlos Orta, à Villa Más, à S'Agaró, du poisson de pêcheur et une des plus belles cartes de bourgogne du Monde*. En tout cas, une où l'on ne prend pas le buveur de chardonnay ou de pinot pour un pigeon aux yeux bridés. Et La Menta, à Palamós, chez Agathe Arnaud et Roger Cocaparros, de la gastronomie de bord de mer, sans les paillettes pour cocottes branchées. Et juste avant d'arriver à Barcelone, pensez à faire un tour en banlieue. Si, si, à Sabadell, chez Ariadna Julian, au Fil d'Ariadna. La cuisine de femme, c'est moins dangereux que d'aller se faire enfler chez un chimiste tecnoemocional. Et ça a du sens. Ah, et j'oubliais, si vous aimez suer dans des pataugas, marcher sous le cagnard, montez dans les Pyrénées catalanes, vers Berga, à Els Casals. Dîner à la ferme…
Vous voila équipés pour l'été. Après, l'autre signe qui ne trompe pas, c'est la migration du blogueur parisien. Celui qui a tout compris au métier. Qui n'a plus rien à envier de la déontologie des anciens du grand (publi)reportage. Conversation téléphonique de saison:
– tu comprends, il faut que j'organise mon séjour. Je rêêêêêve de découvrir le Priorat**.  Qu'est-ce qu'il faut visiter comme domaine?
Ça, c'est dans le patois blogo-journalistique de l'interlocuteur. En français normal, ça donne:
– où est-ce qu'on peut se faire rincer et payer à bouffer?
Franchement, je ne sais pas. Et je m'en tape. Bonnes vacances.




* Comme le répète tout le temps ce bon Carlos, et comme le savent tous les vrais cuisiniers, on ne mange bien qu'avec des bons produits. D'où d'ailleurs mon peu de tendresse pour les mangeoires barcelonaises où le produit est souvent du niveau du Mc Do' ou du Flunch, masqué par les falbalas à la mode. Eh bien, ce que j'ai découvert, c'est qu'autour de Palamós, il n'y a pas seulement une criée, mais aussi de bons cultivateurs. En témoigne notamment le marché de Sant Feliu de Guíxols (ci-dessus) où j'ai pour la première fois en Espagne découvert des tomates dignes de ce nom, des cornues des Andes en l'occurrence. Idem pour les courgettes, des italiennes. Trois ou quatre étals de primeurs sont au niveau, rien à voir avec la merde monsantienne en plastique véritable vendue habituellement outre-Pyrénées. On y a même trouvé des œufs d'oie et de la viande (d'importation) correcte. Belle adresse, envahie de Français, mais terroir, avec une merveilleuse particularité: il est ouvert le dimanche, ce qui est rarissime en Catalogne.
** Il (ou elle) est futé: autant tenter le coup chez les riches, ils ont l'arrosoir à portée de main. Enfin, normalement. Ceux-là, pas de risque qu'on les retrouve chez de petits vignerons méritants mais fauchés. Ils sont là où on les pose. Comme Mireille Mathieu.


Commentaires

  1. L’autre versant de la même histoire c’est le « bon client » de passage, inconnu au bataillon, qui, en route vers l’Espagne, « a beaucoup entendu parler de votre domaine » et « vient découvrir par lui-même ». En général, il se pointe à l’improviste, avec madame, les trois gosses dont un ado boutonneux qui s’emmerde, et le clebs atteint d’une cystite. Il est généralement 11 h 45’, ils veulent tous un verre d’eau fraîche et puis « goûter toute la gamme », surtout ce que tu ne comptes pas ouvrir. Ils n’ont pas le temps pour aller jeter un coup d’oeil à la vigne et te préviennent, honnêtement, que « le coffre est plein » et « on n’a pas trop de place ». Généralement, la dernière question au moment de partir (souvent après 13 heures et MON diabète commence à crier famine) est « Est-ce qu’il n’y a pas un petit restaurant délicieux et pas trop cher dans le coin ? »
    Et non, il n’y en a pas !

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    1. Emmanuel Dupuy d'Angeac10 juillet 2013 à 17:46

      C'est dommage ce besoin d envoyer des commentaires désobligeants et ces clichés sur l'adolescent boutonneux et la famille minable. Tout est bon dans le Pousson et je m en régale autant que je peux, sauf ce besoin de sabrer le Parisien, le con, le bobo...
      Désolé mais ça me démangeait.
      Un fidèle lecteur Parisien, bobo, père d'adolescent boutonneux, friand de bonnes adresses et de bonne chaire.
      Emmanuel Dupuy d'Angeac
      Emmanuel@aocfinewines.com
      (commentaire déplacé par VPo)

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  2. Villa Mas, Prieuré-Roch Goillotte 98, beaucoup de blancs bourguignons abordables ... tripes de morue ...

    A faire !

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  3. C est dommage ce besoin d envoyer des commentaires desobligeants et ces cliches sur l adolescent boutonneux et la famille minable. Tout est bon dans le Pousson et je m en regale autant que je peux, sauf ce besoin de sabrer le Parisien, le con, le bobo, ...
    Desole mais ca me demangeait.
    Un fidele lecteur Parisien, bobo, pere d adolescent boutonneux, friand de bonnes adresses et de bonne chair.
    Emmanuel Dupuy d Angeac
    Emmanuel@aocfinewines.com

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    1. C'est à Luc qu'il faut répondre, Emmanuel.

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    2. J'ai déplacé le commentaire ce qui rendait la compréhension plus aisée.

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