Le plastique, c'est fantastique?


Ceux qui me connaissent ne vont pas en revenir, là, au moment où je vous écris, je bois du vin dans un gobelet en plastique. Oui, vous savez le gobelet en plastique, celui dans lequel on vous sert un café délicieux comme du fiel dans les machines de stations-service ou les couloirs de bureaux, celui des apéritifs de camping, des vins d'honneur ou des buvettes de stade.
Bon, soyons honnêtes, celui que j'ai en main, et que je teste pour vous en est une version un peu améliorée: il arrive de Californie, enfin, plus exactement de Taïwan via la Californie, et il s'appelle Govino, comme goblet en anglais, ou le verbe to go et vino, car c'est un gobelet spécialement destiné à servir durant nos libations bachiques nomades, celles où l'on joue à l'extérieur.


Et il bien reconnaître qu'il a une jolie gueule, ce Govino, avec sa forme qui évoque la série Owine tumbler de du cristallier autrichien Riedel, avec en plus une élégante encoche sur le côté, qui je l'imagine est sensée faciliter la prise en main et, éventuellement servir de brise-lame pour ouvrir le vin à l'agitation. Esthétiquement, il n'y a rien à dire, à l'œil, on pourrait s'y laisser prendre et penser qu'il s'agit réellement de verres en cristal.
C'est évidemment au toucher que ça se corse. Dès la prise en main, on sent bien qu'on a affaire à du plastique et ça, on aime ou on n'aime pas. Personnellement, ce n'est pas mon truc, et ça dépasse de loin la verrerie, ou même la vaisselle; en matière de textiles, par exemple, il m'est impossible de me passer de coton, de lin, de laine ou de soie, j'éprouve une véritable aversion pour tous les matériaux synthétiques, du tergal au polyester en passant par l'acétate ou l'acrylique. Bref, pour moi, le pétrole (en l'occurrence, pour les plastiques, il s'agit de son dérivé le naphta), je veux bien le mettre dans le réservoir de la voiture, mais ça s'arrête là.


Avec ce verre, c'est un peu pareil, même si le buvant est plutôt bien imité, assez fin (moins que du cristal toutefois), moi, je trouve que "ça gratte" un peu, j'ai du mal. Et franchement, ça me change le goût du vin. Tant qu'à prendre un verre pour le pique-nique, j'embarquerai (ce que je fais déjà) un des remarquables verres Chefs & Sommeliers, réputés "incassables" (n'exagérons rien!); j'aime beaucoup leur modèle Arom'Up Oaky 41 que j'utilise fréquemment, car il n'y a pas que Riedel dans la vie, ni même Zalto, ce merveilleux verre élastique dont je vous parlais la semaine dernière.
En même temps, j'ai conscience de mon aversion personnelle, limite allergie, pour le plastique, donc, ce que je vous conseille, c'est de l'essayer, ce verre, pour voir. Car sur le papier, l'idée est séduisante, et on s'imagine bien avoir ça en permanence dans le coffre de sa voiture. Je précise, mais il me semble que ça va de soi, que Govino se targue de vendre des produits exempts à 100% de bisphénol-A.
Cela étant, si j'ai un problème avec le gobelet, l'objet que je trouve génial dans cette gamme californienne, c'est la carafe. Pas très grande (vingt-huit onces, soit environ quatre-vingts centilitres), pas trop chère ($12,95 sur sur le site de Govino*), assez élégante, et évidemment infiniment plus résistante qu'un décanteur classique, elle me semble assez indispensable. Finis les vins fermés ou réduits, en pique-nique! L'aération nomade, ça, pour le coup, davantage que le verre en plastique, c'est fantastique!


* apparemment, les produits Govino n'ont pas encore d'importateur en France.

Commentaires

  1. "...vaut mieux ça que d'éternels regrets...", de détournement en retournement apparemment le sida n'est pas encore éradiqué, alors, ça "...reste une question de réflexe...".

    Dans le style plasma, il y a la "Platypreserve 800ml" de la marque Platypus;pour une douzaine d'euros les ultraviolets ne passeront pas !

    Pour les larges soif, ça se passe sur Businessweek : Most Australian Wine Exports Ship in Giant Plastic Bladders (by David Fickling).



    Sinon à Castelnau-en-Médoc le PET multicouche de Laurence & Co joue les prolongations de DLU... pour les marchés au long cours.

    Il est, je crois, une plastique qui vous convient, celle toujours changeante de la vigne et du vin, non ?

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  2. Mes verres - en verre -, je les paie entre 3 et 5 euros dans les différentes fêtes du vin auxquelles je participe. Une fois payés, je les embarque et ils finissent soit chez moi, soit dans le coffre de la voiture (en cas de pique nique) où ils survivent tant bien que mal et ne cassent que très rarement. Car c'est la seule question qui vaille : ces verres en plastoc sont-il fragiles ? Peut-on sauvagement trinquer avec comme j'aime le faire avec les verres en verre ???

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