Parlez moins, buvez plus !


L'Espagne sent le vin. Enfin, c'est l'idée que s'en fait le touriste, l'étranger, qui passe la frontière, à Hendaye ou au Perthus. Je l'ai longtemps cru moi-même. Avant d'y vivre. Avant de me rendre compte que finalement l'étranger, ici, c'est le vin lui-même.
Ne voyez aucune provocation dans ces quelques mots. Juste un constat, empreint de froideur et de lucidité. Parce que d'abord, il y a les chiffres. De Séville à Barcelona, de Madrid à Bilbao, on ne boit plus de vin. Plus guère en tout cas. Dans les vingt-et-un litres par personne et par an, alors même que l'on ne tient pas compte de l'immense afflux touristique dans ce calcul théorique* ! C'est très peu, deux fois moins qu'en Italie, au Portugal ou en France, pour prendre les principaux pays producteurs voisins. Moins également que la Belgique, l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Suisse, l'Uruguay, la Grèce ou encore la Slovénie et la Roumanie. Premier en terme de surfaces viticoles, l'Espagne pointe au trente-troisième rang mondial pour ce qui est de la consommation !

Au vin, ici, on préfère la bière, et les sodas ultra-sucrés, au premier rang desquels le Coca-Cola, ce poison dont l'Espagnol est devenu un des premiers addicts européens (sans atteindre heureusement le niveau de contamination des « champions du Monde », les Mexicains). Il est amusant d'ailleurs de noter que dans une nation où les revendications régionalistes vont bon train, où l'on évoque à tout bout de champ son « identité », on se soumette à ce point au rouleau-compresseur, au destructeur de culture qu'est le Coca-Cola…  (la suite ici)

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Cette chronique a été écrite pour le blog de Vila Viniteca, le plus important marchand de vin de la péninsule ibérique. On peut également la lire en espagnol et en catalan

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