S'engager dans la Marine ?


Comme disent sobrement les politiciens à la sortie du tribunal, "ne commentons pas les décisions de Justice". En plus, je vous rassure, ici, il n'est pas question de millions d'euros d'argent public détourné pour enjoliver le train de vie pré-révolutionnaire de quelque baronnet franchouillard, amoureux de vestes forestières* et de bolides vintage. De Droite ou de Gauche d'ailleurs. Simplement de gens qui essayent de faire (sur)vivre des façons de faire qui font que les sus-cités, les vampires, puissent se régaler, eux, et leur cohorte d'affidés.
Mais là, sortant ce table, un peu ivre, j'ai juste envie de vous dire à quel point je vomis une France fonctionnariale qui détruit la France. Je veux vous dire à quel point je suis condamné, à quel point je me sens au moins aussi délinquant que mon ami Romain Dupuy (ci-dessous). Ce criminel de l'étang de Thau vient de passer à la toise, il a pris trois mois (avec sursis). Lisez pourquoi, je ne vais pas raconter, tout est écrit ici.


Romain, donc, est condamné. Trois mois. Il n'ira pas à la gamelle, même si sa (sublime) maman est consternée. On a juste contribué à briser, un peu, juste un peu, sa formidable énergie, à écorner, comme on sait si bien le faire en France, cette volonté de servir autre chose que des produits de pousse-caddie. Les normes, ces énormes normes qu'on applique à la lettre, édictées par les industriels qui préfèrent vous empoisonner à petit feu.


Je pense aux juges. À Sète aussi. À Brassens évidemment sans qu'aucun gorille n'interfère. À cette façon qu'on a de construire (ou pas) un avenir. Aux choses qui sont derrières les choses. Derrière chacune de nos décisions. Ivre, comme je l'ai dit plus haut, bêtement, j'ai envie d'extrémisme, de lessive, d'en finir avec ça. De commenter cette décision de Justice à la façon de tous les populistes qui telles des métastases rongent le débat politique. Dommage que le Midi-Libre n'en parle pas parce qu'en plus j'aurais pu en rajouter sur les merdias et les journalopes.


Alors oui, je sais, je reconnais que Romain est coupable. Coupable d'avoir voulu faire vivre autrement ce pays de prolos, coupable de faire d'un camping le Palace, coupable de ne pas se résigner à la glacière de Métro. Je suis complice. Avec une immense fierté. Comme tous mes frères de fête et de Lumière, qui, malgré la colère, une colère immense, jamais ne s'engageront dans la Marine.





* Une pointe de jalousie, je l'avoue. J'en ai presque touché une, à la vraie époque, celle des Grumbach, avant Berlutti. Mais quand tu es trop pauvre…




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