La "lamentable" communication du vin.
En Languedoc, c'est John, toujours prêt à blaguer avec les copains, comme l'été dernier à Charivari. Adepte du négligé chic, pieds nus dans ses Tod's, lin impeccablement froissé, chemises fleuries: en fait, on a souvent l'impression qu'il descend d'un voilier. J'ai même vu un jour à Barcelone des serveurs s'y laisser prendre, trop cool pour être vrai…
Le reste du temps, à Londres, c'est Sir John Hegarty. De Saatchi & Saatchi à BBH en passant par TBWA, son incroyable CV dans la pub, long comme le bras, lui a valu d'être anobli par la Reine. Avec son sourire qui doit pouvoir devenir carnassier, il a vendu des jeans avec Brad Pitt et des voitures qui parlaient allemand. Bref, John, Sir John est une voix qui compte dans la publicité et le marketing.
Le reste du temps, à Londres, c'est Sir John Hegarty. De Saatchi & Saatchi à BBH en passant par TBWA, son incroyable CV dans la pub, long comme le bras, lui a valu d'être anobli par la Reine. Avec son sourire qui doit pouvoir devenir carnassier, il a vendu des jeans avec Brad Pitt et des voitures qui parlaient allemand. Bref, John, Sir John est une voix qui compte dans la publicité et le marketing.
Mais, Sir John Hegarty, le publicitaire londonien n'oublie pas que désormais, il est également John, le "petit" vigneron du Minervois. Le vin, le produit, il s'y est intéressé, il s'y est mis, avec beaucoup d'humilité. Et peu à peu, son beau Domaine de Chamans, à Trausse, trouve sa voie. Mais, ce n'est pas un secret, le marketing, la communication du vin l'horripilent. À sa décharge, je reconnais qu'il est installé dans une région qui, en la matière "se cherche un peu". Vous souvenez de ces réclames un peu aériennes dont nous avions rigolé l'an dernier?
Toujours est-il que dans la dernière livraison d'Harpers, Sir John Hegarty n' y va pas avec le dos de la cuiller. Il n'est pas spécifiquement question de sa région d'adoption mais de l'industrie du vin en général, une industrie dont il explique que de toute sa carrière, il n'a jamais rencontré un secteur d'activité où l'on travaille de façon aussi épouvantable. Il souligne ainsi qu'on s'adresse de façon "débile" au consommateur, à un consommateur qui, compte tenu de ses connaissances ne peut de toute façon pas comprendre ce qu'on veut lui raconter.
"C'est pathétique, lamentable" tranche le publicitaire-vigneron. Selon lui, cette communication, qui devrait se mettre dans la peau du client, doit absolument être simplifiée afin de pouvoir toucher le plus grand nombre. Moins hautaine en tout cas: croyez-vous dit-il que faire ressentir au gents qu'ils sont stupides, inférieurs soit une bonne accroche commerciale?"
Il y a bien sûr une forte philosophie anglo-saxonne dans ces propos que je vous invite à lire dans leur intégralité ici sur le site d'Harpers. Il n'empêche que quand on songe aux parts de marché que le vin perd chaque année et au réel complexe de supériorité de tant d'acteurs du Monde du Vin, petits ou grands*…
* je n'ai pas pu m'empêcher non plus de repenser à ce que j'écrivais récemment à propos de ces jeunes cavistes toulousains, ouverts au client.
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