Promesse d'ivrogne, monsieur le Président?


"Un repas sans vin, c'est un peu triste.  […] le vin ça participe pour moi vraiment de l'art de vivre à la Française, […] de notre culture, de notre civilisation, de notre façon d'être ensemble"

Je suis "un buveur de vin rouge, plutôt de bordeaux, au moins un le midi et un le soir. Parce que je reste sur cette philosophie que c'est un anti-oxydant."

"Le vin, les mets, l'alimentation plus largement, c'est de l'export, c'est qui fait qu'on est attendu à l'international, c'est aujourd'hui un poste d'excédent commercial formidable, donc il faut continuer à le pousser

Qui a dit ça? le candidat Macron*, vous savez, celui qui a été élu depuis Président de la République, qui désormais gère la cave de l'Élysée qu'il saura, j'en suis persuadé, remplir de ces bordeaux, de ces cahors, de ses bandols qu'il aime tant.
Alors, monsieur le Président, fort de vos promesses de campagne, de votre volonté de faire de la politique autrement, de rendre des comptes, allez vous tolérer la campagne de prévention du cancer** que s'apprête à sortir votre Ministre de la Santé? Non pas qu'il soit inutile, nous en sommes tous conscients, de lutter contre les causes de cette terrible maladie, mais une fois de plus, en vertu de cette admirable tradition franchouillarde de se tirer des balles dans le pied, c'est le vin qui est désigné, stigmatisé. Monsieur le Président, regardez le tire-bouchon ringard sur l'affiche capturée ci-dessus. Eh oui, c'est bien lui, le vin, le bouc-émissaire, qu'on présente de nouveau comme une cible, le symbole des dégâts de l'alcool. Le vin, monsieur le Président, celui qui du temps où vous étiez encore candidat représentait "l'art de vivre à la Française, […] de notre culture, de notre civilisation, de notre façon d'être ensemble". Sauf votre respect, monsieur le Président, ne nous faites pas croire que c'était une promesse d'ivrogne… 




* Pour vous rafraîchir la mémoire, c'est ici, monsieur le Président.
** Campagne qui suggère même "d'éviter la consommation d'alcool", donc de vin.


Commentaires

  1. En fait, je me demande si la finalité, ce n'est pas de nous demander d'éviter... de vivre.

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    1. Au-delà de tous les considérations sur l'hygiénisme et l'infantilisation, c'est d'abord un sale coup porté au deuxième exportateur français. Mais la France doit être suffisamment à l'aise dans ses finances pour se permettre de détruire ça…

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  2. J'ai fait un bond en voyant ce document dans un journal à la cuisine du labo. De quoi couper l'appétit de mes collaboratrices. Nous sommes tous pleinement tributaires de la bonne santé de cette filière.

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