Les vendanges de la télé. (2/2)


(suite de la première partie)
Plus rare (et comme un hommage aux jardins ouvriers), des vendanges dans le Nord, à Haubourdin. Nous sommes en 1982, on y cueille des "hybrides non greffés".


Deux ans plus tard, en novembre 1984, on note bien que les temps changent. Le discours télévisuel vis-à-vis du vin a bel et bien changé, à l'image de ce reportage post-vendanges sur le Beaujolais, pardon, sur le "Beaujolfric", titre de ce reportage.
Chose amusante, monsieur Charles de l'INAO de Villefranche-sur-Saône évoque le vin naturel, comme un hommage à son voisin Jules Chauvet?


En 1987, la télé de Toulouse annonce l'arrivée du progrès, de la "mécanique au rendement fantastique". Pour les brutes, les péquenots de la ville, à la machine ou à l'humain, au battoir ou à la main, c'est du pareil au même. C'est si loin la campagne… "On ne fait pas la différence" rigolent-ils grassement  pendant que dans les vignes, au lieu de puer la vie, le début de l'automne sent la mort.
Heureusement, il en est encore qui la connaissent cette différence entre un gobelet et un espalier, entre un hermitage et un vin de la plaine de Béziers. Eux ne se foutent pas de ces terroirs, de ces cépages qu'on abandonnera parce que non mécanisables. Eux ne s'en branlent pas des vieilles vignes, qui forcément disparaîtront sous les coups de boutoirs de la machine et de la rentabilité comptable. Eux n'en ont pas rien à carrer non plus des ringards, des archaïques, qui vinifient, quand ça leur chante, avec les rafles aoûtées (comme à la Romanée-Conti ou chez Leroy). Eux arrivent même, ces sentimentaux, à avoir une pensée pour ces types, ces nanas qui se font une partie de l'année avec ça plutôt que d'aller mendier au passant ou à l'État. Une pensée pour ce petit peuple des vendanges.


Allez, retour sur les vendanges normales, avec ce qu'il faut d'accent (le début, je reconnais que j'ai du écouter deux fois) et de terroir puisqu'on monte en Savoie. Belle récolte semble-t-il en 1988. Et déjà la volonté de mettre en avant les beaux cépages alpins.


Quand le vin est tiré, il faut le boire. Ce dernier point, il y a deux façons de le concevoir (qui ne sont d'ailleurs pas exclusives l'une de l'autre), et d'abord, la façon méticuleuse de Jacques Puisais, en mai 1970.



Et puis, l'autre façon, pour clore cette rétrospective, c'est celle de Jean Carmet, René Fallet et Michel Audiard (devenu abstème), nous sommes en avril 1975. Le professeur Got et toute sa clique de pisse-froids n'avaient pas encore frappé!



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