Saloperie de Nature!


Ce matin, en ce lundi de Pentecôte, j'avais envie de vous raconter une histoire sympa, de vous parler d'un restaurant dans lequel je me suis régalé. Hélas, le ciel en a voulu autrement, cette bonne adresse barcelonaise, je vous en parlerai plus tard, car le ciel, ce satané ciel s'est déchaîné la nuit dernière.
La météo ne s'était pas trompée, les orages allaient frapper de l'Aquitaine aux Ardennes*. La carte ci-dessus (en provenance de meteociel.fr) le confirme, c'est exactement ce qu'il s'est passé, avec notamment un déluge de grêle qui s'est abattu sur le nord-ouest de l'Île-de-France. J'imagine que votre journal, votre radio et même votre chaîne préférée s'en feront largement l'écho, c'était aux portes de Paris; vous n'échapperez donc pas au "grêlons gros comme des balles de tennis" (Roland-Garros oblige…), au papy qui "n'a jamais vu ça" et aux automobilistes en larmes devant le pare-brise fendu, le pavillon bosselé de leur Scénic ou de leur Picasso


De mon côté, je veux juste vous parler de la tristesse, de la digne tristesse d'un paysan du Médoc. Didier Michaud a pris les photos qui illustrent ce billet vers deux trois heures du matin, au flash ou à la lumière des phares. D'après ses premières estimations, en deux orages successifs, les trois-quart de son petit domaine bio (1,7 hectares) de Saint-Yzans ont été "vendangées" la nuit dernière. L'impact de la grêle est d'autant plus terrible qu'on a abordé dans les vignes la délicate période de la fleur.


Dans ces moments-là, on se dit effectivement que la Nature est injuste. "Une belle salope" nous souffle même à l'oreille la colère qui est souvent mauvaise conseillère. N'oublions pas toutefois (désolé de le répéter pour la énième fois) que nos comportements oublieux, notre inextinguible soif d'essence et de kérosène, nos billets d'avion et nos vavavoums, nos étés au frais du climatisateur, l'aident bien a jouer la salope.
En attendant de changer le Monde et de parvenir à lui rafraîchir les idées, en attendant de savoir si comme c'est prévisible d'autres dans le Médoc ont été frappés, foncez chez votre caviste (car Didier Michaud ne vend pas aux distributeurs de papier-cul, de produits-vaisselle et de croquettes pour chiens), vous avez ici, au bout de ce lien, la liste exhaustive des distributeurs de Château Planquette. Santé!



* Pas de nouvelles à cette heure matinale des vignobles charentais (ça a sérieusement cogné par là-bas vers Cognac) et ligériens. La Champagne en revanche aurait été épargnée, les orages ayant préféré s'attaquer aux Ardennes et à la Belgique. Nous en saurons plus prochainement.


Addenda: comme prévu, les dégâts on touché toute une partie de ce Bas-Médoc que j'aime temps, vers Prignac, Ordonnac et Blaignan, Blaignan où j'ai une pensée émue pour mon copain Philippe Courrian et sa famille, installée à Blaignan, au célèbre Château Tour-Haut-Caussan.
Pensée également pour nos amis charentais qui (on fera les comptes dans les jours à venir) semblent payer un très lourd tribut à la Nature. De gros dégâts du côté de Cognac.



 

Commentaires

  1. Ouais, putain de nature... J'ai envie de dire à Didier qu'il faut tenir bon, espérer des jours meilleurs. Des banalités en somme.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, mais je crois que c'est bien de les dire, ces banalités. Et d'agir, aussi, en achetant du vin.

      Supprimer
  2. Bon courage ... je rechercherai le Château Planquette !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour les Michaud. Pensez aussi à tous les autres vignerons touchés dans le Bas-Médoc.

      Supprimer
  3. Perdu 4 ha sur 10 que compte le domaine, le 16 juin 2010, suite à un épisode semblable sur Saint-Paul de Fenouillet. Cela faisait longtemps que je n'avais plus pleuré et pourtant .... Ma "vigne du casot" ne m'a toujours pas redonné une vendange décente depuis lors, tant les ceps ont souffert ce jour-là.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est, au-delà de ton sinistre, un éclairage intéressant sur un point que l'on oublie parfois, les dégâts à longt terme. Il en question notamment à Cognac où l'on parle à certains endroits de vignes improductives pour 4 ou 5 ans.
      Cf. article de La Charente libre: http://www.charentelibre.fr/2014/06/09/degats-dans-le-vignoble-cognacais-4-a-5-ans-avant-une-nouvelle-recolte-video,1899717.php

      Supprimer
  4. Encore une fois, ton antiparisianisme viscéral, primaire, bête et méchant t'aveugle et les faits te donnent tort. Les médias ne s'arrêtent pas à la frontière parisienne, et quelle folie, ils vont dans les vignes...

    http://www.bfmtv.com/planete/orages-fin-lalerte-orange-vignes-durement-touchees-790149.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de le signaler, Guillaume. Un grand reportage de l'autre côté du périph', ça méritait quelques secondes de publicité pour la boîte à cons !

      Supprimer
    2. En, revanche, j'en profite d'avoir sous la main un ponte de BFM TV pour demander une traduction de cette phrase dans le reportage: "une zone regroupant quatre à cinq villages au nord des propriétés en appellation Margaux et Saint-Estèphe", ça signifie quoi exactement?

      Supprimer
    3. Je plaisante, c'est juste une phrase maladroite, "téléphonique", dans la première dépêche mal réveillée que l'AFP avait sortie hier matin, que même Sud-Ouest avait reprise dans son premier papier: http://www.sudouest.fr/2014/06/09/le-vignoble-du-medoc-touche-par-les-averses-de-grele-1579962-2964.php
      Mais, eux ont fait ça dans l'urgence, 24 heures avant BFM TV…

      Supprimer
    4. La réactivité d'un journaliste TV n'est pas celle de la presse locale (ou de la locale de l'AFP). Sinon, vu que tu ne fais plus grand restaurateur, tu peux faire grand journaliste. La presse t'attend pour que tu la sauves.

      Mais est-ce vraiment le débat. Au lieu de râler sur tout, sur ce qui semble faire plaisir à tes lecteurs, tu aurais mieux fait de te concentrer sur les problèmes de Didier, point barre. Mais ta logorrhée prend le dessus.

      Allez, au plaisir. (Ou pas).

      Supprimer
    5. Il est certain, Guillaume Nicolas-Brion, qu'avec des gratte-papiers comme toi, avec de tels “Aymeric Caron du pauvre”, il ne sera pas très difficile de faire grand…
      Pour ce qui est de la restauration, chuttt, n'en parle pas, c'est encore secret ! Mais tu auras des nouvelles très bientôt, cette semaine. Même si je crains qu'il ne s'agisse d'une cuisine un peu trop couillue (au sens littéral notamment), un peu trop terroir à ton goût.
      Allez la bise, minou !

      PS : pour ce qui est du Bas-Médoc, qu'il me semble pas trop mal connaître, les dégâts dépassent de loin la propriété de Didier Michaud. Rien que dans le village voisin de Blaignan où trône l'emblématique Château Tour-Haut-Caussan de mon copain Philippe Courrian qui (avec les Ormes-Sorbet du pauvre Jean Boivert) réveilla le Bas-Médoc dans les années 80, 680 hectares ont été frappés par la grêle. Ça vaut mieux que la reprise d'une dépêche AFP vieille de 24 heures…

      Supprimer
    6. Guillaume ne peut pas s'empêcher d'agresser. Ce n'est pas bien, mon garçon. Un peu plus de retenue ne te nuirait pas, tu devrais y penser.

      Supprimer
  5. Avec beaucoup de retard, je tiens à signaler que saint-yzans n'est pas en médoc puisque sur la rive droite de la gironde. Et puis les viticulteurs du bordelais ont un matelas assez conséquent pour s'en remettre !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés