La quenelle, pas avec du beaujolais!


Les accords mets-vins, c'est une tarte à crème de la sommellerie. Parfois, ça marche, parfois ça ne marche pas. On a même vu un Québécois traiter ça de façon scientifique, moléculaire, il valait mieux en rire qu'en pleurer.
Un vigneron du Beaujolais, de Saint-Clément-sur-Valsonne, Jean-Paul Décourd (qui nous joue maintenant un peu la victime), vient à son tour de faire les frais de ces éternelles querelles de chapelle sur la façon de marier les crus et les plats. Bizarrement, pour un type du terroir, c'est à cause d'un accord local, traditionnel, qu'il s'est fait avoir. Il s'agissait de trouver de quoi boire sur un des plats emblématiques de la préfecture de son département, la célèbre quenelle lyonnaise. Et le type, au lieu d'en faire un plat, il en a fait une étiquette, une bonne vieille étiquette à la con pour fachos contemporains, fachos métissés, "fachos pluriels" pourrait-on dire.
La Presse parisienne, comme un seul homme, vient de découvrir ce beaujolais primeur plus vraiment nouveau, elle s'indigne, en parle avec des trémolos dans la voix. Pour un peu, on dirait qu'on a lancé un chat contre un mur!
Enfin bon, malgré le soudain émoi des rédactions de la capitale, l'histoire n'est pas de première fraîcheur (la date de sortie du beaujolais en fait foi), c'est juste que ça vient à peine d'arriver au cerveau… Et donc, plutôt que de lire des articles de seconde main, mieux vaut aller chez ceux qui en ont parlé en premier, et notamment mon pote Antonin Iommi-Amunategui, qui a sorti ça en novembre sur No wine is innocent, son blog hébergé par Rue89.
Pour info, moi, avec la quenelle, surtout au brochet, sauce Nantua, c'est du blanc, du mâcon, par exemple. À Paris, je la mange chez Cartet. Et jamais avec des cons.




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