RIP Vinisud.


Ce n'est pas une découverte, je l'avais évoqué l'an dernier ici-même, le salon Vinisud a du plomb dans l'aide, à l'image d'une certaine viticulture, volontiers kolkhozienne, de la région qui l'héberge, le Languedoc. L'édition 2018 , qui vient de fermer ses portes n'a convaincu que ceux qui n'avaient pas besoin de l'être, les enthousiates professionnels, appointés, serviles. Même pour ceux (nombreux) qui n'y ont pas mis les pieds, des images ont filtrés, de halls déserts, d'un vide grandissant. Un vigneron héraultais, et non des moindres, Sylvain Fadat, résume la situation dans le faire-part de décès qu'il vient de publier.

"Vinisud est fini et certainement mort. Petit pincement au cœur quand même, car, ce fut mon premier salon, les rencontres, la fierté d'être du Sud et de participer à son renouveau. L'année prochaine, je n'irai pas à Paris.
Le business croit qu'il a gagné en délocalisant.
Un salon annuel est indispensable. Chaque deux ans, ce n'était pas logique. Il y a une récolte chaque année. Les acheteurs achètent après dégustation, en fonction de la qualité. C'est fini l'époque où ils regardaient uniquement le prix.
Millésime bio est le salon incontournable du Sud et, avec l'explosion de sa fréquentation, montre que la viticulture non bio n'est pas du tout l'avenir. C'est flagrant, et encore une fois, notre région et son agriculture sont dirigées par des gens influencés par les lobbys pétro-chimiques qui nous font avoir quinze ans de retard, mais aussi par des viticulteurs privilégiant l'immobilisme.
Car nous pourrions être la première grande région d'Europe et du monde à être 100 % bio. C'est très facile et cela n’entraîne pas de perte de récolte, au contraire, cela nous permettrait de préserver nos sols contre la minéralisation, et donc de produire plus, mieux, en résistant aux étés secs et chauds...
Arrêtons l’hypocrisie de la culture raisonnée, qui est une forme d’imitation du Bio en faisant croire qu'elle est propre mais en utilisant des pesticides, désherbants... qui continuent à empoisonner nous, notre terre et les consommateurs."




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