Le Tour ou le cochon ?
Si vous vous trouvez dans la moitié nord de la France dimanche prochain, je ne vois que deux solutions pour ensoleiller une journée de dimanche que les services de la météorologie annoncent d'ores et déjà en demi-teinte, fraîche (le thermomètre descendra jusqu'à douze degrés) et vaguement pluvieuse.
La première est d'une tragique banalité saisonnière, à la limite du marronnier comme on dit dans les rédactions: suivre la deuxième étape du Tour de France qui conduira les coureurs de Düsseldorf à Liège. Eh oui, en plus, il vous faudra vous munir de vos papiers d'identité puisque la grande Boucle déserte l'Hexagone pour l'Allemagne et la Belgique. Sans vouloir lui casser la baraque, tout cela risque d'être sportivement assez plat, et consternant d'un point de vue gastronomique. Imaginez que sur la ligne d'arrivée, on vous oblige à ingurgiter les fameux boulets de Liège noyés dans une sauce chasseur en sachet (notez le virelangue), escortés de frites bien grasses, arrosés de Cantillon* ou de je ne sais quel breuvage étrange qui ne peut que vous éloigner de la civilisation! Inconcevable.
En tout état de cause, la seconde solution me semble, elle, beaucoup plus raisonnable. Et, assurément, porteuse d'éclaircies, de bons moments et de jolies descentes. Ça se passe à Bermicourt, dans le Pas-de-Calais, dans un lieu, La Cour de Rémi, dont je vous ai incidemment parlé ici alors que son tenancier, Sébastien de La Borde (ci-dessous) avait maille à partir avec un vétilleux fonctionnaire en charge de "la Protection des Populations" (sic) l'accusant de tricher en vendant du vin naturel**.
Mais dimanche, le but n'est pas de s'embrouiller avec les ronds-de-cuir de la Préfecture du Pas-de-Calais, il s'agit plutôt de venir en aide aux vignerons touchés ces derniers mois par les calamités naturelles, et ils sont nombreux!
Une telle cause vaut bien un petit sacrifice, en l'occurrence, celui du cochon Marcel, un résident de la ferme attenante à La Cour de Rémi, un malpoli d'ailleurs le Marcel, on ne le regrettera pas puisqu'il s'est contenté de nous montrer son cul alors qu'on voulait lui photographier le groin.
Autour de Luc Carpentier et de son association Vins nature en Nord, et bien sûr de Vendanges Solidaires, plusieurs vignerons se sont joints à ce Cochon solidaire: Réau, Plageoles, Lapierre, Ilbert, Lemasson, Azam, Da Ros, Breton et des dizaines d'autres. Leurs bouteilles seront toutes vendues au tarif unique de vingt euros, vingt euros ce sera d'ailleurs également le tarif du menu pour cette fête du vin et du cœur. Franchement, entre les bobs Ricard, les boulets de Liège, les dopés de la petite reine et ça, vous hésitez encore?
* Oui, je sais, c'est mal, mais je n'aime pas cette bière bruxelloise à laquelle je trouve des arômes de papaye trop mûre, voire de vomi. Tant qu'à faire désordre, je rappelle que je ne suis pas fan non plus du vin orange et des carbos sucraillo-bananées. J'ai raté ma vie…
** Cette histoire farfelue et tellement française est à lire ici pour ceux qui ne la connaissent pas.
Bonjour et merci pour ce blog que je lis avec grand plaisir depuis un moment déjà.
RépondreSupprimerJe viens de lire l'article sur le Vin Naturel lié en fin de page (**). Je ne pensais pas que le terme pouvait attirer autant de "problèmes". Ou en est la réflexion, même très informelle, sur le nouveau nom (celui qui pourrait remplacer "Vin Naturel" ?
Mike
Rien de bien nouveau, Mike. Pas mal de petits vignerons 'naturistes' et de prescripteurs sont pour un label, mais certains bloquent, dont des gros empêtrés dans des négoces pas nécessairement labelisables.
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