Étiquette à température contrôlée.


Il y a parfois chez le marchand de vin des petites malhonnêtetés intellectuelles qui m'agacent, surtout quand il s'agit de défendre sa boutique, ou sa chapelle. Un exemple précis: vous ouvrez une bouteille, elle s'avère imbuvable, vous en faites part au vendeur (ou à un distributeur de ce cru), immédiatement, avant d'aller plus loin, il met en avant / il se réfugie derrière d'hypothétiques mauvaises conditions de conservation de la dite bouteille, le célèbre "coup de chaud". Très bien, c'est possible, on le sait tous, et plus encore avec des vins peu protégés en SO2 que les producteurs sérieux recommandent de conserver à moins de quatorze degrés. Or, alors que j'évoquais ce "détail" récemment dans une chronique, les professionnels de la profession, ceux en tout cas concernés par les vins fragiles, m'ont ri au nez, m'expliquant que ces crus, "natures" en général, supportaient des températures bien supérieures à quatorze degrés. Il faut savoir, c'est grave ou pas le coup de chaud?


Heureusement, la technique, ce Diable des temps modernes, qu'il est de bon ton de conspuer quand on veut se donner un genre, a trouvé un remède à ce dilemme: l'étiquette à encre thermochromique. À l'origine, ce procédé mis en place par une imprimerie de Terrassa, dans la grande banlieue de Barcelone, permettait d'indiquer au consommateur la température idéale de consommation d'un vin. Par exemple, si la bouteille se trouve à une température comprise entre 14 et 16°, son étiquette prend une teinte déterminée, on sait donc qu'il est prêt à boire.
Mais, l'encre utilisée par l'entreprise IPE a d'autres vertus: sa couleur peut se modifier et se "bloquer" de façon irréversible si, à un moment de leur transport ou de leur conservation, une bouteille ou un carton ont dépassé une certaine température. Un imparable mouchard qui pourrait donc mettre un terme à la célèbre excuse du "coup de chaud". On gagnerait du temps…





Commentaires

Articles les plus consultés