'Le Point' sur les i(nutiles).

Que n'aurait-on entendu en France si ce n'était pas du vin qu'il s'agissait dans les récentes outrances verbales du chef de file salarié des prohibitionnistes subventionnés? Combien d'associations, de collectifs, de syndicats seraient monté au créneau, dépêchant sur le dossier une ribambelle d'avocats qui en aurait fait leur miel? Pédophiles! Néo-nazis! Imaginez que ce zigoto de Patrick Elineau, directeur de l'ANPAA, se soit ainsi permis d'amalgamer, d'insinuer (suivant la méthode courante des extrémistes) sur les fonctionnaires, les enseignants, les politiciens, les journalistes, les femmes, les bretons, les chômeurs, les homosexuels, les immigrés…

Je ne vous dis pas la levée de boucliers, les appels à manifester, le ramdam des professionnels de l'indignation. Et le tout dans le poste, à la Une du journal de 20 heures!

Mais là, dans la grande Presse, pour les délires qu'on aurait souhaité d'après-boire du prohibitionniste en chef, pas un murmure. Pas une vague. Il est vrai qu'il ne s'agissait que de bouseux, de péquenots, de paysans, donc de pollueurs en puissance. En plus, on les dit riches, les vignerons. Et donc sûrement de Droite. Qu'ils crèvent dans leurs châteaux ces has-beens! Quant à ceux qui les soutiennent, les marchands de vin, les journalistes, les blogueurs, ce ne sont que des collaborateurs. Et des drogués. Tant pis si tout cela fait vivre la France, le réel, c'est vulgaire!

Sauf, dans un titre, un hebdomadaire dont je veux saluer ici l'indépendance d'esprit, Le Point. Étienne Gernelle y signe un éditorial saignant, intitulé Le vin, voila l'ennemi! qui (je sais c'est facile) remets les points sur les i. Lisez-le, c'est ici, où allez acheter le magazine en kiosque, si vous aimez le vin, ça le vaut bien. D'autant qu'exerce au Point une des plus fines plumes de la haute pinarderie, Jacques Dupont, qui nous avait déjà gratifié début septembre de cet autre édito gouleyant sur Le lobby des sots et des menteurs.

Pour ce qui est de l'édito du jour, celui d'Étienne Gernelle, je vous en livre juste la fin, dont je me délecte.

"Car, si personne ne nie que la lutte contre l'alcoolisme est essentielle, la haine du vin aveugle nos nouveaux prohibitionnistes : les régions viticoles sont parmi celles qui comptent le moins d'alcooliques, et une consommation modérée, selon de nombreux ténors de la médecine, est bénéfique pour la santé. Mais ces faits ne semblent pas embarrasser les croisés anti-vin, de plus en plus enragés. "Il ne suffit pas d'être inutile, ricanait Francis Blanche. Encore faut-il être odieux.""

Merci.