Manger avec sa tête.


Le radicalisme, tous les radicalismes ont besoin de "porteurs de valises" pour prospérer et contaminer nos sociétés. Il en va du nazislamisme, toléré pour d'obscures raisons par une partie de l'extrême-gauche, de certains nationalismes prétendument libérateurs alors qu'ouvertement xénophobes, égoïstes, et, dans le domaine de l'alimentation, du véganisme. Entre des politiciens populistes qui voient là une belle vague à surfer et peignent ces extrémistes en "révolutionnaires d'aujourd'hui"*, des journalistes en manque d'idées (et de souffle) qui tentent d'en faire la tendance à suivre, des marketeurs pour lesquels c'est l'occasion de se racheter une virginité, ce mouvement extrémiste bénéficie d'un a priori positif dans la volaille qui fait l'opinion. Peu importe la violence et l'intolérance dont font preuve nombre de ses militants, c'est une "vérité axiomatique", les Vegans sont "gentils", et les bouchers des assassins**…. 


Pourtant, au-delà de la défense de notre patrimoine gastronomique, moteur d'un Tourisme qui demeure une des dernières industries profitables de notre vieille Europe, il est de notre devoir, à nous humanistes, de combattre ces détraqués alimentaires comme d'authentiques ennemis. 
D'abord parce que leur fascisme au petit pied ne vaut pas mieux que les autres. Qui sont-ils, du haut de leur puritanisme nauséabond pour nous imposer leurs croyances, pour décider à notre place, à la place de nos médecins, comment nous devons nous nourrir? Qui sont-ils pour remettre en cause des principes agronomiques qui fort heureusement leur survivront? Pour insulter, juger, condamner notre normalité omnivore
Mais nous devons également les combattre pour des raisons philosophiques, car quoi de plus barbare que de remettre en question le caractère sacré de l'humain***? C'est évidemment la porte ouverte à toutes les dérives, voire à tous les crimes. L'Homme n'est pas parfait, mais contrairement à certains messages de haine en provenance de la secte anti-spéciste, il n'est évidemment pas l'espèce à exterminer sur cette planète.


Comme je l'ai maintes fois exprimé, il ne s'agit pas ici de faire l'apologie de la sur-consommation de viande de mauvaise qualité, industrielle, à la façon yankee. Encore une fois, c'est de "normalité omnivore" qu'il s'agit.
Je n'entends pas non plus faire l'apologie de la "maltraitance animale", en revanche pas question de se soumettre aux dictats de l'univers mièvre (et tellement hypocrite) de ceux qui ont biberonné à Bambi et autres produits Walt Disney. S'il existe encore des vaches, des cochons, des poulets, des chevaux de trait****, des toros de combat, c'est parce que l'Homme les élève et y trouve son compte. Leur survie est le fruit d'équilibres agricoles qui, depuis le Néolithique, dépassent la pensée simpliste, rustique, des anémiés à la mode.


Comment d'ailleurs faire un modèle alimentaire raisonnable de ce que nous proposent les extrémistes Vegan? Comment ne pas se moquer de leur étrange rapport à la nourriture, de cette manière de détourner par tous les moyens les végétaux pour tenter, de façon généralement pathétique, de singer l'apparence de la viande? Ils mangent comme certains désespérés "font l'amour" à leur poupée gonflable. De faux hamburgers en nuggets bidons (pléonasme…), toujours cette même frustration, ce désir contrarié, malsain, proche de la mortification et du cilice. Il est rare de trouver chez ces gens-là la célébration du légume telle que la pratiqueront les bon-vivants omnivores, c'est de souffrance qu'il est question. Se nourrir est problème, douleur.
De la même façon, il est rare de les entendre parler d'éthique alimentaire. À eux le tofu d'origine incontrôlée, l'huile de palme dont on connaît les dégâts sur la flore et la faune


Parce que finalement, comme de tous les grands malheurs, il vaut mieux tenter d'en rire, j'ai décidé (avant d'aller parfaire l'assaisonnement de mes tartares de toro de combat****) de leur dédier une recette résolument anti-Vegan. C'est pourtant de tomates qu'il s'agit, alors que ces délices rutilants fêtent l'arrivée de l'été, de salade de tomates. Mais dans un souci de caricature au moins équivalent au leur, cette salade, rehaussée d'échalote et de vinaigre de banyuls, je la cuisinerai non pas à l'huile d'olive, mais à la graisse de canard des Landes tiède. Essayez, c'est délicieux!
Un pied de nez qui ne doit pas nous faire oublier que s'il l'on veut manger, mieux, se nourrir, il faut le faire avec sa tête, son cerveau. Réfléchir, au-delà des fadaises de suiveurs et des crétineries en vogue.




* Phrase de Jean-Luc Mélenchon à écouter ici.
** Lire notamment ce récent article du Figaro sur les menaces et les attaques dont sont victimes les professionnels de la viande.


*** Thème évoqué dans cette chronique.
**** Le cheval de trait, un tabou pour les Vegans (lire ici)…
**** Je ne vous en ai pas parlé dans ce blog mais j'ai la chance de mettre les mains dans cette viande de luxe ces temps-ci à Auvillar (voir ci-dessous).




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