La censure, alliée de la laideur.


Une amie vigneronne* vient d'être censurée sur Facebook. Et interdite de séjour soixante-douze heures, afin de méditer sur sa faute, sa très grande faute. Elle a commis le grave péché de publier l'image ci-dessus, un cliché du photographe néerlandais Jan Zwart. Enfin, vous vous en doutez, pas cette version expurgée, mutilée, l'originale où un corps libre oppose sa fière nudité à une obscène prison de tissu.
On rêve bien sûr d'un monde idéal qui remettrait les puritains, les tartuffes et tous les mal-baisés de la Terre à leur place. On se dit que ce monde, débarrassé de ses vieilles frustrations et de ses aigreurs, serait mieux à même de combattre les tyrannies, les extrémismes et les nouveaux fascismes religieux. Malheureusement, celui dans lequel nous vivons est fortement imprégné, castré même, par une idéologie pudibonde** qui, entre télévangélistes et Walt Disney, nous impose, dans de nombreux compartiments du jeu***,  ses règles désuètes.
Car le plus dingue dans cette histoire, alors que l'on balance des tonnes de bombes et que des types vont se battre dans le djebel contre les nazislamistes, c'est que ce n'est pas cet accoutrement intégriste qui est censuré par nos amis américains de Facebook. Ce n'est pas non plus cette vision médiévale, soumise de la Femme. Grâce à eux, la laideur, esthétique et philosophique, triomphe, le naturel est vaincu. Enfin, pas partout. Pas ici en tout cas.



* Dany Rolland, dont je parlais ici.
** Faut-il raconter une nouvelle fois la pitoyable, drolatique, histoire de William Harrison Hays, le maître moderne de l'art de la censure puritaine à l'américaine? Cerbère des studios hollywoodiens dès les années vingt, cet ancien ministre des Postes, bigot notoire, a édicté le Code qui porte son nom, qui a verrouillé le cinéma US de 1934 à la fin des années soixante. Il y était question de criminalité, de patriotisme, de "défense de la race blanche", de morale familiale et sociale, ainsi, bien sûr, que de sexualité, diable absolu des écrans de l'époque. Parmi les obsessions du Code Hays, le nombril, qui jamais ne devait apparaître, jusqu'au jour où, alors qu'elle demandait le divorce, son épouse a révélé que le censeur en chef (en photo ci-dessous) était obsédé par cette partie de l'anatomie qu'il confondait avec le sexe féminin…
***  Au lit, bien sûr, mais aussi à table où l'on a rendue la viande hachée et le poisson carré pour ne pas heurter les esprits simples, et les animalistes benêts. Sujet évoqué ici, ici ou . Notamment.



Commentaires

  1. Tu peux pas voir un sein sur Facebook,YouTube ou un mec à poil par contre tu peut voir des gamins se faire décapiter par les nazislamistes (casques blancs reçus officiellement par la France et pour qui the Guardian demandait carrément le prix Nobel de la paix)... Tout va bien mais oui tout va bien (d'ailleurs n'oublions pas que laïcité = racisme pour les colonisateurs anglo-saxons).
    Tom B.

    RépondreSupprimer
  2. Effectivement ,ma fille y a eu droit pour une photo de Boubat qui dévoilait des seins ...Je pense aussi qu'il s'agit de malveillance.et de dénonciation ,ça n'était qu'esthétisme et beauté ,illustrant une poésie qui n'avait aucun caractère pornographique.

    RépondreSupprimer
  3. Tom,

    On peut tout à fait ne pas comprendre leur réception officielle, mais confondre casques blancs et Daesh il faut appuyer un peu sur le café du matin pour enlever les peaux de saucisson de devant les yeux avant de lire Sputnik.

    RépondreSupprimer
  4. Comment pouvez- vous affirmer que ce sont les casques blancs qui decapitent des enfants alors que ce sont les islamo- fascistes de Daesh .
    Croyez- vous vraiment ce genre d' âneries negationnistes ? Si c' est bien le cas , soit vous êtes un soutien de Daesh , soit un grand malade .

    RépondreSupprimer
  5. Et fermer vos comptes Facebook? Après tout ça ne sert à rien.
    José

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés